Sal Buscema, l’employé modèle !

Focus : Sal Buscema

Un article de DOOP O’MALLEY

L’une des dernières images officielles de Sal Buscema, pour une affice de la Baltimore Comic-Con en 2013

Mercenaire, artiste uniquement intéressé par l’argent, gars vraiment moins doué que son frère, dessinateur qui n’aime pas vraiment ce qu’il fait. Voici tout ce que l’on a pu entendre (parfois même de la part de certains scénaristes) sur Sal Buscema. Si l’on y réfléchit bien, c’est vrai que le frère de John n’a pas laissé une trace indélébile dans le cœur des fans de la première heure. Par exemple, lorsqu’on vous demande quels sont vos cinq dessinateurs préférés des années 70/80, mettriez-vous Sal Buscema dans cette liste ? Possiblement pas. Comme s’il était condamné à rester un dessinateur de second plan, un éternel remplaçant.

Pour ma part, je pense que je le mettrai dans cette liste. Parce Sal Buscema est certainement l’un des dessinateurs qui a le plus œuvré chez Marvel à cette époque. Il a absolument tout dessiné ! Homme à tout faire chez Marvel, dessinateur rapide et tout terrain son style n’est peut-être pas aussi flamboyant que ceux de certains autres, mais il a sauvé de nombreuses deadlines. Et puis ce n’est pas comme si ses compositions n’avaient pas évolué au cours des années. Sal Buscema a réalisé quelques séries qui restent encore dans les mémoires. Cet article va donc essayer de rendre hommage à un artiste qui a compté énormément pour Marvel, mais aussi pour d’autres éditeurs, l’une des dernières légendes du dessin des années 70 : Sal Buscema !

Ma première rencontre avec Sal Buscema (Amazing Spider-Man 119)
© Marvel Comics

Sal et Moi

La première fois que j’ai vu les dessins de Sal Buscema, je devais avoir 5 ans. Il s’agissait de STRANGE n°119 et de l’épisode AMAZING SPIDER-MAN n°154, un épisode contre l’homme sable encré par Mike Esposito. Pas vraiment la meilleure introduction. Mais j’avais cinq ans. J’ai ensuite du lire certains de ses épisodes d’AVENGERS chez AREDIT, avec certainement la saga de l’ESCADRON SUPREME ou de KANG. Le CAPTAIN AMERICA d’AREDIT encore, avec l’épisode de la mort de SHARON CARTER ou ROM. Tout cela laisse des souvenirs, même si clairement ce n’est pas le dessinateur que j’appréciais le plus. Mais c’était l’un des artistes que je reconnaissais sans trop de difficultés. Au niveau des visages, des expressions.

Et puis au fil du temps, le travail de Sal Buscema s’est imposé de plus en plus. Si Sal Buscema n’a jamais eu la maestria de son frère, s’il n’a jamais connu la notoriété d’un Gene Colan ou d’un John Romita, ses runs d’envergure sont nombreux : AVENGERS, CAPTAIN AMERICA, HULK, THOR, NEW MUTANTS, SPIDER-MAN ! Et comme il s’agissait de séries publiées en France, Sal Buscema était partout ! Je ne pense pas qu’une seule des séries Marvel lancée avant les années 80 n’ait pas connu, au moins pour un épisode, la présence des crayonnés de Sal Buscema. De fait, il me semble difficile de trouver un mois de publication VF dans les années 80/90 sans la présence de Sal Buscema quelque part, que ce soit comme bouche-trou ou comme artiste régulier. En résumé : il a tout dessiné et ses crayonnés m’ont accompagné à quasiment chaque lecture comics de l’époque. C’est de fait un dessinateur important pour moi.   

Un frère modèle

Sal Buscema est né le 26 janvier 1936 à Brooklyn, d’une famille d’immigrants italiens. C’est le plus jeune d’une fratrie de 4 comprenant Al, Carol et bien évidemment John. Si la famille Buscema n’est pas pauvre, elle ne roule pas sur l’or non plus. Son père tient une boutique de barbier en ville et gagne moyennement sa vie. La famille ne s’opposera pas aux volontés artistiques de Sal dans la mesure où son frère avait ouvert la voie. Comme son frère, il intègre donc à 15 ans la High School of Music and Art à New York. Le jeune Sal adore se balader dans les musées pour recopier des statues, mais s’inspire aussi beaucoup de John qui représente un véritable modèle (John a huit ans de plus que Sal). Il faut dire que ce dernier travaille déjà pour l’industrie des comics et notamment pour Timely sous la férule de son rédacteur en chef Stan Lee. Sal commence donc lui aussi à dessiner, surtout en réalisant des décors ou des encrages pour que John puisse tenir les délais.

Même si les comics le tentent, Sal se voit plus faire carrière dans la publicité. Après avoir réalisé des petits boulots dans deux agences de communication, il devient illustrateur pour l’armée lorsqu’il est appelé sous les drapeaux. Sal est ensuite embauché à Washington DC dans l’un des plus grands studios d’illustration, réalisant des affiches pour le gouvernement. Au bout de quelques mois, il s’installe en Virginie avec un ami et effectue els aller-retours tous les jours. Ce qui est un intermède provisoire s’avère finalement définitif. Sal rencontre sa future femme Joan et s’installe avec elle dans ce même état, qu’il ne quittera quasiment plus. Il estime d’ailleurs que son éloignement de New York est l’une des raisons pour lesquelles il n’a pas été plus mis en avant que ça par Marvel. Le couple donne naissance à 3 enfants.

Arrivée chez Marvel

Sal connaît un seul changement de travail et de résidence, au début des années 60. John lui envoie un jour un coup de téléphone et lui demande de venir travailler avec lui dans une agence de publicité à New York. La paye est meilleure et Sal commence à se lasser du train train de son entreprise de communication. Le couple déménage donc et vit dans la grande ville durant deux ans. L’agence fait malheureusement faillite et Sal retourne s’installer en Virginie tout en reprenant son travail à Washington. Par chance, cette époque voit le retour en force de l’industrie des comics. Lorsqu’il apprend par son frère (revenu depuis quelques temps chez Marvel) qu’on cherche des artistes de comics, Sal ne se fait pas prier. Il faut dire qu’il adore les comics et que devenir dessinateur pour Timely lui permettrait de travailler à la maison et de s’occuper de sa famille. Sal contacte Sol Brodsky, le chargé de production de chez Timely pour lui demander de réaliser quelques travaux. On lui propose d’encrer Larry Lieber et Werner Roth sur des western, avant que John le désigne personnellement comme son encreur pour quelques épisodes du Silver Surfer. Ce qui va signer son entrée définitive chez Marvel. John n’était pas satisfait de l’encrage de Joe Sinnott qui selon lui dénaturait ses dessins et a exigé son frère qui selon lui, comprenait le mieux ses dessins. C’est du pain béni pour Sal qui a toujours préféré être un encreur plutôt qu’un dessinateur.

L’un des tout premiers travaux de Sal chez Marvel : réaliser l’encrage des épisodes de SILVER SURFER dessinés par son frère (SILVER SURFER 4)
© Marvel Comics

L’association fonctionne et Sal envisage désormais de de quitter son travail à Washington pour travailler à temps complet chez Marvel. Mais l’encrage ne paye pas si bien et des tonnes d’artistes sont déjà à l’œuvre. Pour obtenir des contrats réguliers, il n’y a qu’une seule solution : devenir un dessinateur. Ne sachant pas dessiner des comics, Sal achète des quantités industrielles de revues de l’époque et les étudie durant plusieurs mois, afin de se familiariser avec cette nouvelle technique tout en conservant son travail à Washington et en réalisant quelques travaux pour Marvel. Son frère n’est pas avare de reproches pour l’aider à progresser dans la composition dynamique de ses planches. Au bout d’une année complète de travail, Sal commence à trouver sa technique de dessin et propose à Stan Lee un extrait de huit pages dont le personnage principal est Hulk. 

Sal se voit ainsi confier d’entrée les dessins de la série Avengers au numéro 68 avec Sam Grainger à l’encrage et Roy Thomas au scénario. Ce qui n’est pas évident pour un dessinateur débutant. Avengers est une série de groupe et Sal doit dessiner des tonnes de personnages. Il reste cinq numéros, le temps de créer, quand-même, l’escadron suprême avant de passer sur Sub-Mariner. Sal Buscema estime qu’il lui a fallu cinq ans pour assimiler les contraintes du médium, progresser à un niveau raisonnable et dessiner ses planches avec une certaine facilité. Sa productivité est étonnante : il lui arrive de réaliser deux planches par jour. Sal Buscema se taille rapidement la réputation d’être quelqu’un de fiable et de facile à gérer. Il ne se plaint jamais et rend tout ce qu’on lui assigne dans les délais.

Son premier travail en tant que dessinateur : le titre AVENGERS et la création de l’escadron suprême (AVENGERS 69)
© Marvel Comics

Un artiste omniprésent

Durant trente ans, il va donc œuvrer sur tout le bestiaire Marvel, réalisant sur des séries des runs de plus de cinq ou six ans comme avec CAPTAIN AMERICA. Après avoir créé les DEFENDERS avec Steve Gerber, il enchaîne les runs au long cours : HULK, ROM, NEW MUTANTS, PETER PARKER : SPIDER-MAN tout en faisant le pompier de service sur de nombreuses séries (ALPHA FLIGHT, DAREDEVIL, AVENGERS). Sal Buscema est l’un des dessinateurs les plus réguliers et les plus efficaces de Marvel. Et l’on a tendance à oublier qu’il était présent sur de nombreux moments importants de l’histoire Marvel !

La création des Defenders et les meilleurs épisodes de la série comme le premier crossover Avengers/Defenders ? Sal Buscema. Le retrait de Captain America et l’épisode sur Nixon ? Sal Buscema. La dernière année du run de Walt Simonson sur Thor ? Sal Buscema. L’encreur de Barry Smith sur Conan ? Sal Buscema. Il faut dire qu’avec parfois trois ou quatre séries mensuelles par mois, il a souvent l’occasion de se trouver sur des histoires qui marquent les esprits. Certains pourront lui reprocher de favoriser sa productivité au dépends de ses qualités artistiques. Mais c’est un choix. Sal Buscema a toujours été un homme fidèle à sa compagnie et n’a jamais refusé le travail qu’on lui donnait. Son but était bien évidemment, comme tout employé, de gagner le plus d’argent possible en rendant un travail honnête. Durant cette époque que je situe jusqu’au début des années 80, les compositions de Sal Buscema sont assez fluctuantes et dépendent beaucoup de ses encreurs. Et Sal Buscema a pour le moins un avis assez tranché sur le travail des encreurs qui l’ont accompagné. Il déteste lorsqu’un encreur rajoute son style sur le sien. C’est pour cela qu’il n’a pas apprécié des encreurs comme Akin & Garvey, ou beaucoup d’encreurs philippins comme Ernie Chan qui avaient tendance à « manger » ses esquisses. 

Son personnage favori : HULK (INCREDIBLE HULK 261)
©Marvel Comics

Une évolution de style

De fait, pour pouvoir réaliser autant de pages par mois, Sal Buscema ne réalise souvent que les crayonnés, assez poussés d’ailleurs, puisqu’il ne manque généralement que les espaces noirs. C’est en tout cas ce que Marvel lui demande de faire et en tant qu’employé il s’exécute. Il réalise alors cinq à six pages par jour ! Une des justifications était aussi selon lui le travail de cochon de ses encreurs. Comme beaucoup imposaient leur style sur ses crayonnés, autant ne réaliser que des ébauches. Cette productivité et cette manière de faire entraîne de fait un gros souci : le travail final va énormément dépendre de l’encreur qui lui est associé ! Sal se retrouve donc face à un dilemme : il est bien conscient que le fait de ne réaliser que des crayonnés rejaillit sur la qualité de son travail, mais c’est ce que son patron lui demande de faire ! Et il paye grassement pour ça ! De plus, il habite loin de New York et n’est pas conscient des rumeurs qui y circulent.

C’est lors d’une conversation avec Bill Mantlo qu’il apprend qu’il est considéré comme un dessinateur qui bâcle ses dessins. Il demande donc une entrevue avec Jim Shooter et ce dernier lui apprend que l’approche globale de Marvel a changé. Shooter préfère la qualité plutôt que la quantité. Ce qui n’est pas un problème pour Sal Buscema, qui passe alors à uniquement deux séries par mois : Hulk et Rom, qu’il encre tout seul. Il réalise alors des crayonnés complets. Après une brouille avec Bill Mantlo sur la composition de pages de Hulk, Sal quitte la série et réalise THOR avec Walt Simonson.

Une réelle évolution de style lors du tandem avec Walt SImonson sur MIGHTY THOR
©Marvel Comics

Au même moment, Sal Buscema refuse de réaliser l’épisode du mariage de Spider-Man ! La raison ? Le script de Jim Shooter est trop rempli de détails qui ne lui permettent pas de réaliser des dessins qui lui plaisent ! Il refuse donc la poule aux œufs d’or pour des raisons purement artistiques, ce qui l’éloigne quand-même de la catégorie des dessinateurs mercenaires. Ce refus lui vaudra d’ailleurs une remontée de bretelles en bonne et due forme par Shooter !

Comme tout artiste, Sal Buscema a connu plusieurs phases. C’est un artiste autodidacte et il cherche toujours des moyens de faire évoluer son art. En dehors de ses premiers travaux et de sa longue phase de crayonnés, on peut remarquer que son style évolue vers un côté plus sombre lorsqu’il réalise lui-même l’encrage de ROM et de INCREDIBLE HULK. Même s’il ne brille pas par son inventivité dans les designs et les costumes (on peut dire qu’il s’agit de l’un de ses points faibles et même le nouveau look des Spectres Noirs a été crée par Walt Simonson), Sal Buscema apporte plus de nervosité dans ses planches, avec un aspect beaucoup moins lisse. D’ailleurs, ses planches encrées par Bill Sienkiewicz sont une réussite totale.

Il va connaître ensuite une très nette évolution dans son approche graphique en rejoignant Simonson sur THOR. L’influence de ce dernier est évidente et les dessins de Sal prennent une autre dimension. On pourrait presque penser à un clone de Simonson au départ. Quoiqu’il en soit, ses planches deviennent beaucoup plus dynamiques. Il n’oublie pas non plus l’encrage puisqu’il réalise, entre autres, l’encrage des dessins de son frère John sur Fantastic Four période Steve Englehart.

Sal avoue aussi que l’une des dernières évolutions significatives de son dessin est due à Bill Sienkiewicz. C’est en voyant son travail que Sal a essayé d’intégrer beaucoup plus de noirceur et d’exagérations dans ces dessins, comme on a pu le voir dans son dernier run sur Spider-Man, avec un rendu beaucoup plus organique qu’habituellement.  De fait, lorsqu’il attaque sa dernière période chez Marvel, son trait est nettement plus original. Ses dessins se sont stylisés et il réalise une parfaite synthèse entre l’action, le dynamisme, l’aspect brut et une narration graphique irréprochable. Lorsque Sal Buscema doit réaliser l’épisode de la mort de Harry Osborn dans SPECTACULAR SPIDER-MAN, les dernières planches du numéro sont si explicites que le scénariste JM De Matteis décide de ne pas dialoguer la scène. En quelques cases, Sal avait tout raconté.

Rien à rajouter : tout est dit !
©Marvel Comics

Lorsque Marvel fait faillite, Sal Buscema comprend que l’on ne compte plus sur lui et rompt son contrat. Il a 60 ans et doit terminer sa carrière. Il arrive donc chez DC où on lui propose quelques numéros de Batman. Il se consacre ensuite intégralement à l’encrage, notamment sur Denys Cowan, Bill Rosado ou encore Klaus Janson. On avait d’ailleurs proposé au duo Janson/Buscema de réaliser l’ongoing Batman mais le premier, faute de temps, a dit non au projet.

Sal Buscema se retire de la scène comics trois ans plus tard, mais continue toujours à encrer la série Spider-Girl avec ses amis Tom DeFalco et Ron Frenz.
Sal Buscema profite désormais de sa retraite, ne dessinant ou n’encrant que quelques projets de temps en temps et se consacre surtout à la peinture. C’est, après le décès de John Romita, l’un des derniers grands de l’époque.

Autoportrait à la gouache
© 2010 Sal Buscema

22 comments

  • Lionel  

    un de mes dessinateurs préférés.Et oui , à une époque il était partout 😁 J’ai réalisé plus tard que beaucoup de épisodes que j’avais aimé étaient dessinés par lui.Alors oui , ce n’est pas une grande gueule , il bossait vite,il est moins  »flamboyant » que certains…. mais je l’apprécie beaucoup! 👍😊

  • Alchimie des mots  

    Quelle incroyable biographie ! 😯
    Je tape Sal sur mon application où sont enregistrés mes comics et effectivement, j’ai plusieurs récits de lui.
    Un avec la 1re apparition de Jean Dewolf que j’ai bien aimé même si c’était farfelu.
    Un grand dessinateur avec une très belle carrière.
    Merci pour le partage.

  • JB  

    Mon artiste préféré, tout simplement. Les récits qui m’ont d’abord marqué portent sur l’affrontement dramatique entre Steve Rogers et le Captain America des années 50 d’une part, et sur un combat entre Hulk et Sasquatch – donc principalement chez Arédit/Artima. À chaque fois, ce sont des histoires où l’action va de pair avec l’émotion.
    J’ai retrouvé Sal Buscema a plusieurs reprises : dans les sublimes ROM de la revue Strange, et lors de mes multiples retours sur Nova : dans la saga Tombstone, il crée un personnage à la stature inquiétante et le Parfum d’enfance/enfant intérieur qui lance l’ultime face à face entre Peter et Harry.
    J’avoue que j’avais eu plus de mal à l’époque lorsqu’il travaillait avec Sienkiewicz, mais il faut dire que la Saga du Clone atteignait son point le plus bas avec la multiplication des clones et le Chacal qui se la jouait Joker.
    Il me semble que dans quelques uns de ses derniers Spider-Man (vers la fin de la saga du Clone, avec le Lézard ?), Sal Buscema se représentait avec sa famille.

    • ollieno  

      son derneir épisode sur Spectacular (238) et la page ou il se représente (dans sa maison avec Joan et lesenfants), alors que le Lezard passe devant chez eux, est la seule de l’épisode qu’il encre (le reste est encré par John Stanisczi)

  • phil  

    excellent, bravo Doop

  • Bruce lit  

    Merci de rendre hommage de son vivant à ce dessinateur passe-partout qui a enchanté mes amours Marvel.
    Personne n’a dessiné Rom mieux que lui. Personne.
    Dans ses épisodes Spider-Man j’étais partagé à l’époque : sur MAXIMUM CARNAGE notamment son style paraissait si vieillot en comparaison de Bagley. Mais j’ai toujours aimé, je trouve même qu’il fut le meilleur illustrateur de la colère des personnages Marvel.
    Son autoportrait est incroyable. Et tu as raison de souligner la perfection de son art pour AMZSM 200.

    • Doop O'Malley  

      Ce qui est rigolo, c’est que si tu regardes maintenant, Bagley aussi a vachement vieilli !

  • Eddy Vanleffe  

    Bel hommage.
    Je fais parti des lecteurs qui ont plus ou moins oublié Sal pendant des années avant de remarquer grâce à cette fabuleuse invention qu’est Excel a quel point il était partout et je ne cesse de le redécouvrir.
    Il est l’une des nombreuses raisons de ma passion pour Marvel, même si je ne le cite sans doute pas assez souvent.
    Belle réparation.

    • Doop O'Malley  

      merci

  • JP Nguyen  

    Une référence pour les lecteurs Marvel de l’époque. J’ignorais pas mal de détails sur la bio joliment retracée dans ce bel article.
    Il me manque quand même un type de scan : le coup de poing façon Sal Buscema, un sorte de grand crochet dessiné de front, avec l’adversaire qui valdingue en direction du lecteur !

    • Eddy Vanleffe  

      Oui ces beignes entrées dans la légende.

    • Doop O'Malley  

      Justement, j’ai pas voulu en faire un focus !

  • Patrick 6  

    Un article passionnant pour un dessinateur qui l’est tout autant ! Top 5 de la période 70-80, je ne sais pas, mais Top 10 sans aucun problème ^^ Même si, comme tu le dis, il donne parfois l’impressionnant de faire ses planches à l’arrache (gâcher quoi) au final ses runs sur Rom et Hulk sont tout simplement impressionnants ! D’ailleurs pour schématiser : pour moi Conan c’est celui de John Buscema et Hulk c’est celui de Sal ! A ma connaissance personne n’a rendu aussi bien le monstre vert ! (pour le coup le côté un peu caricatural de son trait est plutôt un avantage)

    • Doop O'Malley  

      merci ! oui, il reste pour moi le dessinateur de Hulk, la référence !

  • Présence  

    Pari réussi : arrivé au milieu de l’article j’avais envie de relire quelques planches de Sal Buscema.

    C’est ta remarque sur les encreurs / finisseurs : j’aimais beaucoup l’encrage d’Akin & Garvey sur Rom, ou celui de Klaus Janson sur les épisodes des Defenders.

    dyn1.heritagestatic.com/lf?set=path%5B1%2F7%2F6%2F9%2F4%2F17694040%5D&call=url%5Bfile%3Aproduct.chain%5D

    En revoyant les planches, et en lisant ton analyse, je me suis également retrouvé dans le fait que Sal Buscema était un dessinateur rapide et fiable, un artiste très inspiré par les autres : son frère au début, Jack Kirby jusqu’à en décalquer les poses des personnages, Walt Simonson jusqu’à le copier, puis Billl Sienkiewicz pour les caractéristiques de son encrage.

    Une parfaite synthèse entre l’action, le dynamisme, l’aspect brut et une narration graphique irréprochable : un amalgame de Kirby, Simonson, (John) Buscema et quelques autres artistes estampillés Marvel.

    La peinture finale constitue un très bel autoportrait. Je me rends compte que je n’ai pas vu beaucoup de photographies de Sal Buscema.

    Je n’ai pas pu résister à l’envie d’aller chercher une page de Barry Windsor Smith encrée par Sal Buscema :

    dyn1.heritagestatic.com/lf?set=path%5B1%2F6%2F5%2F7%2F5%2F16575901%5D&call=url%5Bfile%3Aproduct.chain%5D

    • Doop O'Malley  

      Merci ! C’est marrant, je vois clairement plus de buscema que de windsor smith, comme quoi lui aussi « bouffait » les traits des dessinateurs.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Doop.

    J’ai appris plein de chose avec ton article. Passionnant à lire, on avait l’impression de vivre avec Sal. Un super travail de recherche et de synthèse. On voit l’homme derrière le dessinateur. Sacré vie finalement.

    Personnellement j’ai appris à aimer Sal Buscema. Comme un Bret Blevins, un Sal Velluto ou un Rick Leonardi, ce n’était pas des dessinateurs que j’identifiais étant jeune.

    Pour moi Sal Buscema, c’est d’abord le frère de John. Je trouvais cela extraordinaire voire improbable que deux frères travaillent sur les comics que j’aimais..

    Ensuite son nom restera pour moi associé à Peter Parker : Spectacular Spider-man et donc la lecture de Nova. Quand je lisais Nova, je lisais du Sal Buscema. Une valeur sure, dont le trait et les compositions diablement efficace, dans le bon sens du terme, s’adaptait parfaitement au petit format poche de cette publication française atypique. Son apogée reste à mes yeux lors de son run avec JM DeMatteis qui aboutit à PPSSM 200.

    • Doop O'Malley  

      Tout comme toi, sauf pour John Buscema, que je n’apprécie réellement que sur CONAN. Ses Avengers, quelle que soit la période, ne m’ont vraiment pas accroché !

  • Jyrille  

    Merci pour le tour d’horizon Doop ! Ne connaissant absolument pas les travaux du monsieur, il est évident que je ne le mettrai pas dans la liste de mes dessinateurs préférés des années 70, je mettrai uniquement du franco-belge et de l’indé je pense, genre Crumb. D’ailleurs je ne connais pas non plus les travaux de John Buscema. Je n’ai aucun Buscema dans ma bibliothèque, pas même dans des rééditions de Panini pas chères.

    En regardant les scans, j’ai tout de même du mal à trouver une certaine personnalité à son trait. Bon ce ne sont que quelques exemples où tu essaies d’illustrer son évolution et son encrage propre, mais n’étant pas un habitué de Marvel à part les dessins de JRJr, John Byrne et Ditko (et ça remonte à mon enfance), je vois mal la différence avec des dessinateurs un peu formatés pareils. A part sur le dernier scan avec Spider-Man.

    En tout cas merci pour ce focus, j’apprends beaucoup de choses pour sûr.

    Je vois pas la BO ?

    • Doop O'Malley  

      Le lien Youtube a été invalidé et … je ne me rappelais plus de la BO ! (L’article ayant été écrit il y a 4 ou 5 mois) ! 😀 !

  • Eddy Current  

    Excellente biographie et un bel hommage à un des grands artisans injustement oubliés de la Maison des Idées. Merci.

  • Ari G.  

    Akin et Garvey sublimaient le job de Buscema sur ROM.
    Dans un autre style, Bob Sharen a fait du bon boulot avec lui.
    J’adorais Sal Buscema, et je pense que son omniprésence dans les publications LUG faisait de lui une vedette – mineure mais vedette néanmoins – du comics en France. Mes premiers gribouillages étaient des pillages du style de Sal, merci à lui.
    Une belle bio, j’ai appris plein de choses – merciii.

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