Scott toujours ! (Les Xmen de Scott Lobdell)

Encyclopegeek: X-Men : Les années Lobdell

Une plaidoirie de BRUCE LIT

1ère publication le 4/06/19 – MAJ le 20/04/24

Le premier qui moufte, je lui envoie Victor.... Marvel Comics

Le premier qui moufte, je lui envoie Victor….
© Marvel Comics

Cet encyclopegeek aura pour objectif de réhabiliter le travail de Scott Lobdell qui eut la lourde tache de remplacer Chris Claremont sur la licence après le fiasco de la tentative de John Byrne et de Jim Lee de reprendre la série en main.

Le scribouillard outsider de Marvel se fait chopper dans un couloir avec un responsable éditorial aux abois : tous les scénaristes prévus pour les mutants se sont barrés. Ce qui ne devait être qu’un intérim durera 5 ans, le plus long passage d’un auteur sur la licence après Sir Claremont avec à son actif des classiques comme X-CUTIONNER’S SONG, AGE OF APOCALYPSE , GENERATION X ou ONSLAUGHT.

Pourtant, et le Manifesto de Grant Morrison le rappelle avec mépris, il est de bon ton de dénigrer cette époque où les X-MEN firent rêver des millions de mômes et marque même l’apogée de la licence pour une maison des idées alors à l’agonie. Parce que j’en ai marre de voir vilipender cette époque de ce que je considère comme un âge d’or de la licence, voici chers Bruce Liseurs mon plaidoyer Pro-Lobdell.

En fait, j’ai beaucoup réfléchi. Les runs de Lobdell et de Morrison sont antinomiques. Il ne s’agit pas de savoir lequel des deux est le meilleur mais quelle grille de lecture voudra t’on accorder aux aventures des mutants. Les amoureux des personnages de Claremont jusqu’au procès de Magneto (l’équipe classique dirigée par Charles Xavier) seront chez eux avec Nicieza et Lobdell. Les autres qui apprécient le nihilisme de la saga Australienne éjaculeront à la lecture froide et clinique de Morrison, un run inventif, punk et ironique tandis que Lobdell fait office de tâcheron conservateur, imitateur sans génie de Claremont.

Après Claremont et avant Lobdell, les Xmen sont en perdition….Une couverture qui dit tout, non ? © Marvel Comics

Grant Morrison, who ?

Dans les faits, ce n’est pas si simple. Dans SUPERGODS, le mégalochauve que l’on sait peu enclin à la modestie admet avoir bâclé son run, ne rien connaître à la mythologie des personnages et déplore que son idole de jeunesse, Chris Claremont justement, déteste son travail. Grant Morrison étant un auteur bien plus prestigieux et inventif que Scott Lobdell, il est facile, un peu trop facile de dire qu’il a été génial dans tous ses arcs tandis que Lobdell faisait le tâcheron. Nous soutiendrons qu’au contraire les arcs de Morrison n’ont de novateurs que le ton.

Dans E FOR EXTINCTION, la soeur de Xavier détruit Genosha et annonce l’extinction génétique de l’espèce humaine. Une chaîne d’événement qui va amener Magneto à détruire à son tour New York lors du twist le plus ridicule de toute l’histoire de la licence. Une thématique déjà reprise par Lobdell dans son run puisque en lieu et place de Cassandra Nova, nous avons Charles Xavier qui détruit New-York transformé en Onslaught tandis que l’humanité est également menacée d’extinction par le terrible Legacy Virus.

La transformation de l’hôtel Xavier en campus ? Lobdell créa avec le brio que l’on sait la série GENERATION X, un moment charnière de l’histoire des Xmen où Emma Frost rejoint l’équipe, bien avant que Morrison ne l’intègre avec dépit dans son casting faute de ne pouvoir utiliser Colossus. Les sentinelle meurtrières  ? On les retrouve dans le COMPLOT PHALANX puis dans ZERO TOLERANCE. Que l’on compare les nouveaux mutants amenés par chacun : qui osera prétendre que Angel et Beak, deux des personnages les plus puants de la franchise ont plus d’aura que Blink, Marrow ou Jubilee que Lobdell aura développé comme personne ?

En un épisode : Emma Frost rejoint les Xmen et le lecteur découvre le potentiel infini du plus sous-estimé des Xmen : Iceberg Marvel Comics

En un épisode : Emma Frost rejoint les Xmen et le lecteur découvre le potentiel infini du plus sous-estimé des Xmen : Iceberg
© Marvel Comics

Quant à la gestion du couple Summers, il mériterait un article en soi : Morrison cède à la hype exigée par Quesada de dissoudre un couple légendaire parce que, hey, c’est rigolo, tandis que Lobdell le fait grandir, évoluer, mûrir vers une relation d’amour et de respect dans le fameux épisode de Thanksgiving ou l’émouvant APPEL DU FUTUR.

Les deux runs se concentrent enfin sur un personnage français, séducteur, ambivalent et mystérieux. Qui pourra soutenir 5 minutes que cet abruti de Fantomex même pas foutu de boire correctement, vulgaire et aussi insupportable que son créateur, bénéficie de la même fanbase que Gambit qui vivra durant ces 5 années les moments les plus importants de sa carrière ? Une carrière glorieuse qui s’interrompra au départ de Lobdell laissant le personnage dans le grand foutoir mutant avant que Marvel décide -enfin-d’assumer ses années Lobdell en mettant de nouveau à la une le couple légendaire Rogue-Gambit.
Un traître dans l’équipe ? Comment oublier les soupçons pesant sur Gambit et le choc de la trahison de Xavier tellement mieux amenés que le twist ridicule Xorn = Magneto.

Les X-Men tels qu'on les aime : une famille unie  malgré l'adversité avec même plein d'humains à table.  Une scène inconcevable désormais.... Marvel Comics

Les X-Men tels qu’on les aime : une famille unie malgré l’adversité avec même plein d’humains à table. Une scène inconcevable désormais….
© Marvel Comics

Dans un des pires moments de la série, Morrison balance une homosexualité venant de nulle part de Hank Mc Coy. L’intention est louable : il s’agit de transformer le doux scientifique en une sorte de David Bowie qui utilisait sa sexualité comme rempart au puritanisme. C’est encore oublier que Lobdell écrivit le premier coming out d’un mutant : celui de Vega avant que Marvel, beaucoup moins enclin à l’époque à draguer les minorités ethniques et sexuelles, lui rappelle son cahier des charges : pas de tantes chez les Super-Virils ! Une homosexualité qui devait être enfin assumée par Bobby Drake dans de très beaux épisodes où il s’oppose à son père bigot. Cela nous aurait évité l’obscène épisode de Bendis, qui lui, est LE tâcheron et LE verbeux de service.

Dire que Morrison est plus courageux et doué que Lobdell est foncièrement malhonnête car lorsque le Mégalochauve écrit ses Xmen, il bénéficie d’une liberté éditoriale inédite : le comic code vient de disparaître : on peut donc s’autoriser du sexe et de la violence, Joe Quesada interdit les crossovers et tout le monde va tomber les masques et les slips. Concluons que beaucoup se sont prosternés devant le HOUSE OF M de Bendis qui là encore n’est qu’un remake édulcoré et nettement moins violent que le terrible AGE OF APOCALYPSE.  Le point de départ est le même : en lieu et place de Legion, c’est au tour de la fille de Magneto de réécrire la continuité d’un monde où les Mutants régneraient en maîtres.

Morrison, Bendis, Fraction, Brubaker mais aussi Ellis, Carey, Liu ou Gillen, tous se sont cassés les dents sur la licence. Tout simplement parce que pour écrire la plus grande équipe du monde comics, il faut aussi de l’amour. Un constat qui se ressent immédiatement en lisant le travail de Jason Aaron, Josh Wheddon ou Rick Remender qui puisent largement dans les années Lobdell. Comme Yost et Kyle avant eux.


MESSIAH COMPLEX
? Un remake souvent maladroit de X-CUTIONNER’S SONG !
SECOND COMING
? C’est à la fois PHALANX COVENANT et OPERATION ZERO TOLERANCE voyons !
Quant à PLANET X, son climax et son épilogue évoquent le EVE OF DESTRUCTION, un arc pourtant baclé de Lobdell !    Quand on voit que les gamins s’excitent devant le DD de Netflix brutal et violent  sorti du run de Chichester, que Dan Slott a écrit sous les vivats une seconde saga du clone mille fois plus longue et indigeste que la précédente, que désormais on écrit Sabretooth comme un héros,  on se dit que les 90’s c’était pas si pourri…

Accompagné par un Cyclope de plus en plus violent, Wolverine élimine un Magneto complètement barré qui a violemment torturé le Pr X. C'est juste avant l'arrivée de Morrison et accessoirement le script de PLANET X, non ?  Marvel Comics

Accompagné par un Cyclope de plus en plus violent, Wolverine élimine un Magneto complètement barré qui a violemment torturé le Pr X. C’est juste avant l’arrivée de Morrison et accessoirement le script de PLANET X, non ?
© Marvel Comics

Tout est dans le style ?

Pa si nul que ça dans ses idées, étudions à présent le style de Lobdell, la manière qu’il a d’écrire ses personnages et son apport à la mythologie mutante.  Ici il conviendra d’être honnête : en terme de vilains, son bilan n’est pas des plus glorieux : Onslaught ?  Il faudra Rick Remender pour réhabiliter le vilain dans un crossover dispensable.  Bastion ? C’est  une mise à jour de Nemrod !  Sugar Man ? En ce temps là, le chanteur Sixto Rodriguez, tout le monde le croit mort !

Mais encore une fois, soyons objectif : quel scénariste peut se vanter d’avoir inventé des vilains dignes dans la décennie qui suivit  :
Vulcain ? Plutôt crever !
Cassandra Nova ? Une Nemesis sans aucune épaisseur psychologique qui a disparu de la circulation!
Orb ? Hein ?
Le club des damnés version Kidzy ?   Tout le monde les a détestés !
Daken ? Je vais vomir !
Seul Rick Remender a offert  deux vilains redoutables aux mutants : les jumeaux Apocalypse dans son UNCANNY AVENGERS. Qui reprend un sublott préparé par Lobdell : lorsque Archangel retrouve ses ailes en plumes,  Ozymandias lui  prédit le pire.

Ajoutons enfin cette évidence que nul ne pourra contester : le dernier grand vilain de l’univers Marvel c’est qui ? Tony Stark ? Scott Summers ? Steve Rogers ? Nick Fury ?  Tous les crossovers ont mis en scène des super-héros, super énervés qui n’ont plus besoin de méchants à castagner. Nikolavitch l’affirmait sur ce site : si Deadpool est devenu une icône, c’est qu’il est tout simplement le dernier personnage Marvel au concept fort. Développé par Nicieza, le coauteur des Xmen 90’s d’ailleurs. Encore une fois, le procès en hérésie fait à Lobdell ne tient donc pas la route.

Maladie, deuil, culpabilité : et si le run de Lobdell racontait la lente agonie de la famille Raspoutine ? © Marvel Comics

Par contre, on attend toujours les moments d’émotion dont Lobdell avait le secret et qui ajoutaient aux aventures des mutants ce supplément d’âme rarement retrouvé depuis.
Je parle de Jubilee qui apprend le patin à roulettes à Charles Xavier en sachant qu’il va redevenir paraplégique.
Je parle de Jean Grey qui demande Scott Summers en mariage dans un épisode plein de tendresse et de poésie.
Je parle de la mort d’Illyana Raspoutine qui met en scène de manière brillante la rage et l’impuissance ressenties face à la mort et la maladie d’un enfant.
Je parle de Peter Raspoutine enterré vivant dans une armure de chagrin après avoir perdu toute sa famille.
Je parle de Scott Summers qui demande -enfin- à son père pourquoi il l’a abandonné enfant.
Je parle de Jubilee (encore) une enfant seule et terrorisée face à Sabretooth.
Je parle enfin de Iceberg qui réalise qu’il est passé à côté de sa vie et qu’il ne connaît pas ses parents comme il le pensait.

Le run de Lobdell, débarrassé pour la première fois depuis son âge d’or de l’envahissant Wolverine, va pouvoir offrir des focus équilibré entre les têtes d’affiches de la série (Scott Summers) et les laissés pour compte (Jubilee, Iceberg, Colossus et le Prof X !). Lobdell est souvent plus à l’aise dans les prologues et épilogues de la série que dans les grands moments de bastons. Si le crossover PHALANX COVENANT n’a aucun intérêt, son prologue avec un Banshee mélancolique et forcé à se remettre en action, est un des grands moments de la saga. Pourquoi les renier ? Faire comme si cet amour d’un auteur pour ses personnages et des personnages entre eux étaient ringards quand le run de Grant Morrison tourne en dérision le moindre sentiment humain ? Rappelons le : Claremont, aimait ses Xmen.  Lobdell aussi. Sous sa plume tout est simple, facile et référencé.  Toutes les périodes du Phénix Noir à INFERNO sont évoquées. C’est avec lui que Claremont écrira enfin sa conclusion de DAYS OF FUTURE PAST avant l’arrivée de Morrison.

Un teamup entre Banshee et Sabretooth, Blink, Iceberg aux prises avec Cecilia Reyes qui déteste les Xmen et la jeune terroriste Marrow : le run de Lobdell fait la part belle aux outsiders !

Un teamup entre Banshee et Sabretooth, Blink, Iceberg aux prises avec Cecilia Reyes qui déteste les Xmen et la jeune terroriste Marrow : le run de Lobdell fait la part belle aux outsiders ! © Marvel Comics

Si l’on devait garder deux thématiques du run de Scott Lobdell ce serait la peur de mourir et le rapport au père. Le legacy virus est écrit comme le Sida Mutant, une maladie aussi mortelle que discriminante. De grandes pages de la série seront écrites : la mort d’Illyana et celle de la mutante Infection , la trahison de Trish Tilby qui met en péril la vie de ses amis pour obtenir un scoop, la mort aux portes de l’hôtel Xavier d’un mutant victime d’une impitoyable ratonnade.

A cela s’ajoutent Xavier alité, mourant et vomissant le technovirus d’Apocalypse.
Mikhail Raspoutin qui préfère se suicider plutôt que d’affronter les affres de sa psychose.
Emma Frost dans le coma qui subtilise le corps de Bobby Drake pour échapper à ses remords.
Magneto réduit à l’état de concombre, impuissant à apaiser le fanatisme d’Exodus en son nom.
Les épidémies des victimes de Genosha dans BLOODTIES.
Colossus résolu à ne plus prendre forme humaine pour ne plus souffrir.
Dents de Sabre qui tente de soigner ses pulsions meurtrières.
William Drake grièvement blessé pour avoir affronter plus raciste que lui.

On se rappellera également des tourments de Rogue crucifiée par son désir pour Remy Lebeau, incapable d’aimer de peur de « contaminer » l’autre.  Une solitude affective partagée par Storm, Bishop, Jubilee, Archangel, Xavier ou Hank Mc Coy.

Malicia et son copain gay qui ne le sait pas encore. Une belle amitié écrite avec une infinie sensibilité. Grant Morrison sait-il ce que ce mot signifie ?  Marvel Comics

Malicia et son copain gay qui ne le sait pas encore. Une belle amitié écrite avec une infinie sensibilité. Grant Morrison sait-il ce que ce mot signifie ?
© Marvel Comics

Fathers and sons

Le rapport au père est également essentiel pour qui veut comprendre l’importance de ce run. Lobdell répare patiemment les méfaits commis envers Scott Summers après des années d’errances éditoriales ayant transformé le plus grand des Xmen en mari volage et père indigne. Chez Lobdell il va affronter les reproches de Cable et ses propres remords. Le héros en ressort grandi, enfin apaisé et gouttant le bonheur auprès de la rouquine qu’il est condamné à aimer quelle que soit la dimension. Scott Summers est enfin un être entier, celui sur qui l’équipe pourra s’appuyer pour encaisser le choc de la transformation de Xavier. Il redevient le compas moral si noble et intègre tel qu’on l’adora dans GOD CREATES, MAN KILLS.
Il est le héros de X-CUTIONNER’S SONG, le réunificateur de l’équipe durant son mariage, celui qui met en échec Apocalypse et Sinistre, le grand frère que Bobby Drake doit remplacer durant ZERO TOLERANCE. Le run de Lobdell se termine avec son héros fétiche au lendemain de sa possession avec Apocalypse.  Si’l n’invente rien, Scott Lobdell refragmente la série de Claremont en lui offrant l’épilogue de ses 17 ans de règne et de subplots inachevés.

Quant à Xavier il devient pour la première fois un Xman à part entière pour qui le lecteur éprouvera un maximum d’empathie.  Alors que Lobdell permet à Cyclope de se réconcilier avec Cableret Rachel Summers, il plonge Charles X dans un cauchemar où le fondateur des Xmen perd une à une ses balises morales et affectueuses. Trahi par Amelia Voght, décrié par ses élèves qui remettent en cause l’entrée de Victor Creed au manoir, dépassé par la violence d’un monde rejetant son pacifisme, Xavier va sombrer dans une dépression nerveuse. Il se réincarnera à son tour dans une coquille agressive, celle d’Onslaught avant de tenter de revenir en enfance en volant le corps de Franklin Richards.

Ce n’est pas par hasard que Scott Lobdell choie des personnages en armure : Colossus, Iceberg, Onslaught, Apocalypse, Ozymandias : tous s’y réfugient ne pas être submergés par leur vulnérabilité. Les moments forts du run de Lobdell évoquent la faillibilité des pères envers les enfants : Christopher Summers qui pleure de honte face à Cyclope, William Drake facho puis héros, Craydon Creed dont la haine de Sabretooth va transformer un enfant craintif en dictateur fasciste.

Avec Scott Lobdell, la lignée Summers-Grey est enfin réconciliée. (C) Marvel Comics

Avec Scott Lobdell, la lignée Summers-Grey est enfin réconciliée.
(C) Marvel Comics

Conclusion

Ainsi s’achève ce tour d’horizon qui, je l’espère, aura su vous convaincre de la richesse sous -estimée du travail de Scott Lobdell sur  les Xmen. Une époque qui si elle ne fut pas dénuée d’inepties avait l’avantage d’être parfaitement coordonnée : Lobdell rebondissait sur les idées de Nicieza qui lançait des pistes pour Larry Hama sur Wolverine. Une époque où malgré les conflits, les trahisons, les tragédies, les héros restaient fidèles à eux-mêmes et leurs valeurs. Une époque un peu frime mais qui savait vendre ses comics et mettre en valeur la vie ou la mort de ses personnages avec du teasing et du drama. On meurt d’ailleurs très peu chez Lobdell mais on y souffre beaucoup, comme chez Papy Claremont. Encore. Une époque désormais révolue et à laquelle la licence tente désespérément de revenir.

Oui, Lobdell n’a rien inventé. Oui, c’est du comics pépère et familial mais aucun titre Marvel ne rivalisait avec ses Xmen, c’est un fait. Lorsque il écrit son HAPPY BIRTHDEAD il montre qu’ à défaut d’être le nouveau Wes Craven ou John Carpenter, il met suffisamment de bois dans le feu, pour entretenir la flamme. Jusqu’à ce que meilleur que lui vienne récolter les lauriers à sa place.

Pour finir une anecdote personnelle. Je pense qu’il est possible de réunifier l’émotion de Lobdell et la cérébralité de Morrison pour rendre la franchise plus forte. J’ai longtemps été agacé par David Bowie qui pouvait être assez pédant en interview sur le rock et son héritage. Pour lui, Pink Floyd s’arrêtait à Syd Barrett, ce qui avait la particularité de me rendre dingue. Et puis, quelques années avant de mourir, le miracle se produisit ; il chanta sur scène une chanson de Roger Waters accompagné de Gilmour. Le Dandy et le Rêveur.  La star et le musicien. Le sex symbol et l’homme de l’ombre. Après Rick Remender et Jason Aaron, qui saura réunifier Lobdell et Morrison ?

Même si j'aime mon père, je ne le comprendrais jamais. (C) Marvel Comics

Même si j’aime mon père, je ne le comprendrais jamais.
(C) Marvel Comics

——

Artisan du triomphe des mutants dans les années 90, le run de Scott Lobdell a été considéré comme à jeter à la poubelle après l’arrivée de Morrison.  Je vous propose une analyse comparative de son travail et de celui du mégalochauve, ainsi que les grandes thématiques des années Lobdell dans un dossier pour réhabiliter celui qui maintint pendant 5 ans l’héritage de Claremont.

La BO du jour : euh, s’il faut que je vous explique, c’est que vous n’avez pas lu l’article….

57 comments

  • Nikolavitch  

    bon, t’as gagné, un jour je relirai tout ça (voire je lirai, vu que j’ai dû décrocher au moment d’Onslaught)

  • James  

    Hello Bruce !très bel hommage au meilleur scénariste des x-men!Je me souviens toujours de l’histoire du professeur Xavier qui parle avec une sorte de fantôme de magneto de sa relation avec Amelia Voght(Uncanny X-men 309) ou encore Lobdell permet à Warren de parler une dernière fois à Candy Southern et permet à Jean Grey de comprendre la souffrance de Warren causé par son némesis Cameron Hodge!J’aurais aimé que Scott Lobdell puisse nous faire un x-men end pour lire sa vision de l’épilogue des x-men…

  • Léo Derocles  

    Hello,
    Bravo, tu as su te montrer particulièrement convaincant. Moi qui a encore du mal à voir un auteur autre que Claremont sur les x-men…

  • Olivier  

    Je suis Ok avec toi sur la prestation générale de Lobdell, ce n’est pas si catastrophique. Et le run de Morrison n’est pas si excellent. Mais en dehors des idées développées par chacun, il y a d’autres facteurs: les illustrateurs (peut être plus marquants sous le second), les dialogues (parfois nunuche avec Lobdell, comme du Claremont mauvaise période), et surtout le rythme.. Et là en storytelling, Morrison est quand même bien au dessus.
    Promis je me refais le run au fur et à mesure de la sortie des intégrales pour vérifier si mon opinion n’est qu’un à priori..tu m’as définitivement convaincu avec ton « en fait, j’ai réfléchi » 🙂

  • Nicolas  

    Voilà qui me met du baume au coeur et me conforte dans la piteuse opinion que j’ai de Morrison et de ses faux X-Men. Bref, Lodbell a su entretenir la flamme avec ses X-Men et entretenir l’héritage de Claremont.

  • Henry Casenave  

    En désaccord avec une énorme majorité de l’article [les années 90 c’est souvent mauvais chez Marvel alors que j’adore leurs 80 et les 2000], mais c’est bien argumenté.

    Sinon Yost aussi a fait 5 ans chez les x-men (son run New X-Men où il écrit les jeunes x-men en plein cœur de la période noire du M, puis la X-Force extrémiste de la trilogie du messie, plus un gros flot de mini-séries).

  • Eddy Vanleffe  

    L’article que je n’osais écrire…
    l’article que je voulais lire…
    a quelques détails près puisque je ne suis pas le plus grand fan de Lobdell devant l »éternel pour le début de la dépression de la franchise, les meurtres gratuits (l’infirmière Sharon, la boite de nuit) et les retcons bizarroïdes (d’où sort Amelia Voght?). et ce gloubi boulga que fut Onslaught qui a mis un temps d’arrêt à mon addiction mutante pour au moins cinq ans…
    MAIS OUI
    c’était plein d’idées, persos, ça faisait avancer le schmilblick, c’était respectueux du matériel, voir même presque idolâtre… l’exercice étant parfois sur les annuals de résoudre un subplot que personne n’avait retenu ( les origines de Diablo…)
    et puis Bruce met en lumière certaines fulgurances
    comme l’épilogue du chant du bourreau, très sentimental, à la limite du mélo mais parfaitement équilibré et encore un épisode cité dans les top anglo-saxons des meilleurs moments d’un tel ou un tel… ou la mort absolument impitoyable de Illyana ( des morts d’enfants, vous avez vu plus noir vous? il faut même une certaine dose d’inconscience pour écrire ce genre de crêve coeur) ou ce super thriller qui ouvre le phalanx faisant penser à un film d’horreur du genre Body Snatchers, dommage que ça parte en vrille après…
    et oui aussi…
    les trucs qu’on a écrit depuis, c’est pour une bonne partie des remakes améliorés avec l’arrogance de chier sur la matrice…
    Comme si Oasis pissait sur les Beatles…
    et puis il y le public, dopé aux réseaux sociaux, venu aux monde de super héros avec les marvel Knights (tant mieux!) disant partout que c’est génial (c’est vrai) et chiant sur tout ce qui a pu être écrit avant leur premier numéro. méprisant le genre, son histoire, son patrimoine… insultant tout le monde de réac ne sachant pas évoluer, continuité beurk, personnages, on s’en fout, les collants beurk…
    comme si on arrivait sur Mickey pour leur dire, maintenant les souris, c’est fini!
    depuis c’est la guerre des tranchées
    mais la canaille que je suis, ne peut s’empêcher de ricaner aujourd’hui car nous voilà à égalité devant les gwenpool, spider-Gwen, squirel girl qui viennent nous dire qu’ne fait on était tous des gros sexistes depuis la création du genre, et que c’est trop débile… des gags, du méta, pas de combat, du dessin cartoon rose bonbon…
    inféodés aux résultats ciné avec un discours sur la diversité mais paradoxalement dépourvu de vraie critique politique…

    • Bruce lit  

      @Eddy : merci pour le vote de confiance. L’infirmière Sharon, c’est qui ?
      La boite de nuit : tu parles des meurtres de Marrow, c’est ça ?
      Amelia Voght : un personnage que j’aimais bien, Lobdell avec Cecelia Reyes et Gambit écrivait pas mal de Xmen récalcitrants.
      Les origines de Diablo avec Rogue ; sans doute la seule fois où j’ai acheté un Titans ! C’était chouette, car il rappelait que les deux mutants sont demi-frères. CLaremont exploitera cette piste dans ses ASTONISHING XMEN.
      La première partie de la saga Phalanx est géniale avec ce prologue puis la mort de Blink. Je l’assimile un peu à la 1ere partie de la saga Hadès de St Seiya qui voit des personnages inhabituels occuper le devant de la scène avant que reprenne la routine.
      La mort d’Illyana reste pour moi une histoire du niveau de la mort de Jean Grey ou de Elektra.

      Une autre que j’aime beaucoup est celle où Colossus se la joue 12 HOMMES EN COLERE dans l’espace face aux acolytes qui veulent tuer le jeune mutant ayant les mêmes pouvoirs que Kitty.

      @Henry : bienvenue sur le blog, même sur un désaccord :). Sur quels points le sommes-nous ?
      Yost : je n’ai jamais aimé les NEW XMEN avec mention spéciale pour l’insupportable Rockslide. Cependant, le peu que j’en ai lu était très respectueux de la continuité 90’s de Lobdell justement.

      @James : merci. Il existe une bonne vingtaine d’épisodes insipides signés Lobdell ou qui n’ont pas abouti à grand chose. Je pense notamment à 3 épisodes avec Bishop en teamup avec Beast à bord d’un train contre Mr Sinistre.

      @Nicolas : c’est exactement ça. On trouve également le même phénomène en musique où de petits groupes maintiennent le feu allumé jusque l’explosion atomique de grands groupes.

      @Olivier : je ne suis pas fan de Morrison mais je veux bien concéder un point sur le Storytelling. Les dialogues sont bcp plus ciselés mais ce que je tente de montrer
      c’est qu’en dix ans qui sépare ces deux auteurs, l’un a une ligne éditoriale beaucoup plus libre et moins conservatrice.

      @Leo : bcp d’histoires de Claremont n’ont aucun intérêt à mes yeux : MUIR ISLAND SAGA ou INFERNO, c’est difficilement supportable.

      • Matt  

        « Les origines de Diablo avec Rogue ; sans doute la seule fois où j’ai acheté un Titans ! C’était chouette, car il rappelait que les deux mutants sont demi-frères. »

        TIens ça arrive demain dans la nouvelle intégrale. Avec l’épisode ou Xavier cause à Eric en rêve, le mariage, tout ça.
        Moi Lobdell j’ai appris à aimer en suivant ce blog, du moins la partie avant AoA. Après non, c’est plus possible. Il y a encore de bonnes idées dans le prélude à Onslaught, mais ça oblige à lire Onslaugh qui est un bordel monstre.
        Tolerance Zero se lit aussi, surtout pour les outsiders d’ailleurs : Marrow, Cecilia Reyes, et une mise en avant de Iceberg. Sinon c’est décousu et pas terrible niveau narration quand même. Paf d’un coup c’est une histoire de gamin enlevé qui règle le problème, et c’est le gouvernement qui revient en arrière sur le projet (pas forcément une mauvaise idée, mais les héros ne servent à rien du coup^^)

      • Eddy Vanleffe  

        Sharon c’est l’infirmière amerindienne qui s’occupait des nouveaux mutants avec Tom Corsi…des employés décors et humains de Xavier.
        elle escorte un bus de gamins agressés par les acolytes et meurt dans l’attaque.
        la discothèque c’est l’attentat qui a lieu dans juste avant le retour de Marrow oui…

    • Eddy Vanleffe  

      La mort, c’est comme tout, ça doit être à mon sens géré par le scénariste.
      Avec la période Lobdell, on a vu commencer à voir dégager des gens pour les besoins de faire de la place sans que personne en ait rien à faire.
      Ce n’est pas imputable à lui d’ailleurs, c’est un etat d’esprit assez prompt à faire le body count pour rendre ça plus « grimm and gritty »

      Pendant le Mutant Massacre, l’ambiance était à la guerre, les pertes faisaient sens et on baignait dans un climat d’urgence, de tension très dure. c’était pas mal.
      puis Byrne vint regler ses comptes persos et boum les Reavers, boum les Hellions.
      enterrements? pensées pour les persos? NEIN
      il a fallu que Nicieza s’y colle dans New warriors
      et depuis, ça but dans tous les coins sans que cela ne soit grave.
      Sharon, c’est une image et un remarque un peu plus loin…
      la discothèque, ben c’est pour rendre la fatalité et l’impuissance des héros fatigués à être sur tous les fronts, oui, certes, mais ça en fait de plus en plus des incompétents…
      et à partir de là, on massacre, on ressuscite, on s’en fout, c’est pire que DBZ, où on revient avec des boucles d’oreilles ou une auréole…
      un vrai crossover Marvel qui me ferait marrer, ce serait une histoire où la mort se rebelle en mode
      « c’est pas bientôt fini de vous foutre de ma gueule?  »
      Sharon m’a servi ce marqueur de ce type de mort gratuite dont tout le monde se fout…

  • PierreN  

    « Le club des damnés version Kidzy ? Tout le monde les a détestés ! »

    Précisément, mais à mon sens c’est voulu/intentionnel dans leur cas (that’s the point). Ils sont écrits de telle façon, si tête à claques et sadiques, que l’on ne peut qu’adorer les détester (d’autant plus quand ils mettent une balle dans la tête à un chouchou des fans).

    Après les New Warriors, la défense des comics mainstream 90’s serait-elle devenue une des clés de voûte thématiques de cette saison (encore que la défense de Lobdell était un crédo présent dès la saison 1) ?
    Entre les mentions de Bowie, Morrison et de la période Australienne, j’en viens à me demander si
    le plaidoyer mâtiné de coup de coude de Bruce est notamment à destination de nos estimés camarades de chez Comics Oddities (critiquer Bowie et Morrison dans un même article, si ça, ça ne fait pas réagir Sebastien…).

    • Bruce lit  

      @Pierre : Bullseye
      Cet article a deux origines :
      -Dans la trame, je reprends le plan dans mon interview fleuve que j’avais envoyée à Lobdell. Il falllait bien qye je recycle tout ça
      et-
      -effectivement les longues et passionnantes discussions autour des Xmen de Silvestri avec les copains de Comics Oddities m’ont donné envie de sauver le soldat Lobdell. Cependant, l’argument Bowie je l’avais déjà en tête auparavant.

  • Tornado  

    Bien. J’avoue que je ne sais pas quoi dire tant nos grilles de lectures m’apparaissent de plus en plus à des années-lumière célestes d’éloignement !
    Si j’étais parano, je pourrais même penser que certaines tournures me sont adressées comme des piques, des retours de bâton, notamment dans le commentaire d’Eddy ! ^^

    Le constat que j’en fait c’est que Bruce avait vu juste en ce qui me concerne : je suis bien plus intéressé par le concept des X-men que pas ses personnages. Du coup, lorsque je lis que l’évolution des personnages, le respect d’anciens arcs et de la continuité est le plus important, je ne me retrouve pas du tout dans ces critères.
    Ce sont des critères que je peux avoir avec Star Wars, mais c’est tout.
    Lire que Jason Aaron et Rick Remender ont raconté de superbes histoires me fait sursauter à chaque fois tant, justement, j’ai trouvé leurs histoires affligeantes et bordéliques, hystériques et indigestes. « Oui mais les personnages étaient vachement bien caractérisés avec respect » me dit-on. Oui mais les histoires ? En quoi un alien qui traverse l’univers pour mettre des bestioles dans le ventre de Kitty pour tuer un autre alien c’est une bonne histoire ?
    Quant à House Of M, oui je trouve qu’il s’agit du meilleur event de tous les temps parce qu’il est auto-contenu, bien écrit, dialogué, découpé, dessiné, avec une histoire forte. Elle a déjà été écrite ? Mais aussi bien ? Sans être obligé de lire moult épisodes en crossover ? avant ou après ? Un truc que j’ai gardé dans ma bibliothèque et que je pourrais relire dans 10 ans sans rien lire avant ou après ou à côté.
    Enfin bref.

    L’article est cool cela-dit, car avant tout, il fait office de compilation et permet de survoler la période en 1° classe.
    Tiens : Un truc avec lequel je suis tout à fait d’accord : « Lobdell est souvent plus à l’aise dans les prologues et épilogues de la série que dans les grands moments de bastons ». C’est exactement ce que je m’étais dit en lisant le très moyen Operation Zero Tolerance. Les épisodes en épilogue et ceux qui faisaient la transition avec l’arc suivant, où les X-men se retrouvaient antre eux étaient mes préférés.

    Et enfin je suis touché que ce soit mon article sur le run de Morrison qui ait décidé Bruce à écrire celui-ci qui lui fait écho. Quand on pense qu’un blog majoritairement dédié à cette franchise mutante aura mis 5 ans avant que ces deux articles ne voient le jour !

    • Eddy Vanleffe  

      Rassures-toi je ne te vises pas…
      Tu es totalement disqualifié rien qu’avec notre échange de ce matin.
      tu fais des choix en connaissance de cause… je ne fais pas les mêmes mais..;that’s life!

    • Matt  

      « En quoi un alien qui traverse l’univers pour mettre des bestioles dans le ventre de Kitty pour tuer un autre alien c’est une bonne histoire ? »

      Mec, t’es quand même du genre à dire parfois que tu t’en fous du scénario, du script, si on te raconte le truc de manière intéressante. Si tu vas par là, l’histoire du film « le voyage fantastique » c’est pas génial non plus hein. Des mecs se miniaturisent et vont dans un corps pour le soigner.
      En fait le truc avec Kitty c’est pareil^^ Donc déjà j’y vois une référence cinéma, un prétexte fun pour aller dans un environnement original (dans un corps humain). Et puis après il peut y avoir de bons moments entre persos dont tu te fous certes mais c’est une contrepartie d’un scénario pas extraordinaire. Juste pas intéressante pour toi.

      • Bruce lit  

        @Matt : pour connaître un peu Torndado, le run de Jason n’est pas assez dark et violent pour lui plaire. L’approche de Remender aurait pu s’il n’était pas autant ancré dans la continuité. Du coup, les épisodes signés Warren Ellis devraient mieux lui correspondre. Je ne me rappelle plus s’il les a lus.

        @Zelphur4 : pour avoir lu pour la première fois les NOUVEAUX MUTANTS chez Panini cette année, je peux prouver par 1000 que Dieu CLaremont est quand même supra lourdingue dans ses scenarii et ses dialogues. Ses nouveaux épisodes Xmen restent une purge une fois la nostalgie balayée.

        @Eddy : le run de Lobdell est celui où les Xmen meurent le moins. Aucun en 5 ans ne passe l’arme à gauche. Lorsqu’il tue Colossus juste avant l’arrivée de Morrison, c’est assez cohérent et normalement sans retour. Idem pour Moira et Robert Kelly.

        @Tornado : House of M est plus léger à lire que AOA, c’est certain. Nous sommes dans une logique TPB avec un dessinateur unique de l’event ce qui fluidifie la lecture. Encore une fois c’est une facilité éditoriale non négligeable par rapport aux 90’s.

        • Eddy Vanleffe....  

          Pour moi qui suis un putain de complétiste :
          Revolution: naze.
          X-treme X-Men: ça passe crème. (bon l’arc à Madripoor bof bof)
          Des Filles perdues: Au secours, si c’est pour avoir Manara, on voulait du souffre, il aurait du dessiner l’arc Arena avec toutes ces femmes dans des bains^^)
          La fin: et bien, c’est lourd mais il se débrouille bien pour résoudre 40 ans de plots, c’est pas si mal. quelque part, il rend même hommage à Lobdell… c’est fort ça!
          Forever: non. c’est affreux…je vais le relire sans doute pour le couvrir pour le blog un jour…

        • PierreN  

          « pour le couvrir pour le blog un jour… »

          Déjà couvert je crois, mais après tout si Born Again, Arme X ou Ultimates ont eu droit à plusieurs articles, il n’y a pas de raisons pour que ce ne soit pas le cas pour d’autres oeuvres.
          Personne n’a tenté le GeNext de Claremont ?

          • Nicolas  

            GenNext : un gros pétard mouillé, malheureusement, servi par l’ex-grand maître des X-Men en 2006. Marvel a vite lâché l’affaire, le titre ne se vendant pas. Les X-Men ont bien entendu une tripotée de gamins, se reproduisant plus vite que la plus conservatrice des familles catholiques, ce qui est un comble de la part de rebelles sociaux comme les X-Men. Cela donne un mix de costumes, de surnoms et de pouvoirs hérités de leurs parents, alors que le propre des ados c’est justement de ne pas ressembler à leurs parents (enfin pas trop, hein).
            Bref deux mini-séries baclées, mal écrites, mal dessinées, mal foutues et nettement en dessous du niveaux des New Mutants de Clarement et du Generation X de Scott Lobdell.

          • Eddy Vanleffe  

            Je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec le nouveau débat. ^^
            Bien sûr qu’il y a de l’affect, de la nostalgie et même de l’amour pour une certaine façon de faire et d’écrire dans le super héros… sinon à quoi bon en lire?
            Mais oui il faut savoir jeter l’éponge et moi les super héros c’est désormais un truc du passé véhiculant souvent des idées sur lesquelles je ne m’attarde plus ils appartiennent désormais à la génération des tiok-tokeurs.. C’est un peu comme la fin de Toy Story 3. Je les laissent partir.
            J’y reviens pour un one shot comme ça de temps à autres mais je ne suis plus.
            Sémantiquement oui il y a eu cette grosse cassure qui a consisté à en faire des ordures fascistes et non il n’y a pas de vrai retour possible.
            Fini.
            Du coup je ne crois pas au relecture par des auteurs soi-disant matures comme Morrisson qui entre shock value et répliques bling bling ne fait que du repompage en y plaquant une seule nouvelle idée: à savoir que les djeun’s c’est l’avenir…PAS POSSIBLE!!! il a réinventé la roue le gars…
            Au finish je me rachète les trucs que j’ai perdu, oublié d’acheter mais quasi plus rien qui a moins de 15 ans…
            Watchmen…. J’ai adoré à l’époque… plus du tout maintenant… J’ai eu ma période adulte mais comme je n’ambitionne pas de faire une thèse sur le parallèle entre super héros et évolution sociétale américaine… je suis naturellement revenu aux séries premiers degré avec, soap, humour, premier degré, sens de l’aventure et de l’épique et sentiments plus grand que nature…
            moi les comics je range ça au rayon shonen en fait….

          • Nicolas  

            Merci Eddy, je vois que je ne suis pas le suis désabusé sur ce blog et dégoûté des super-héros. Pour moi l’aventure c’est arrêté en 95 après l’ère d’Apocalypse. Scott Lobdell a tout dit sur les X-Men à cette époque là .

          • Eddy Vanleffe  

            Pour les mutants ça se défend…
            On peut définir une fin pour chaque franchise au moment où ça nous plait…
            Bruce la place à la fin du run d’Aaron, ça se défend aussi…

            etc…

  • Zelphur4  

    Voilà un texte de qualité et bien argumenté ! Faut que je tente de lire ce run en entier un jour, j’avais commencé mais j’ai eu du mal avec la narration lourde par moment.

    Par contre je suis curieux sur un point.
    Vu que tu aime beaucoup Scott Lobdell, est ce que tu a lu ses autres travaux de comics (Par exemple ce qu’il a fait chez DC à partir de 2011)

    Sinon Marvel commence à ce rattraper avec des grands vilains (autres que les Super-héros). Avec dans leurs events de cet année Malekith et Carnage.

  • Kaori  

    Bon, ce n’est un secret pour personne, je n’ai lu ni le run de Lobdell, ni celui de Morrison, je suis donc totalement neutre (et un peu larguée ^^ )

    Ceci dit, c’est un article très complet qui a l’air d’avoir réussi à convaincre certains détracteurs de Lobdell de lui donner une seconde chance, donc congratulations !

    Pour ce que j’en comprends, Lobdell a l’air d’avoir écrit des choses pas franchement drôle. La mort d’Illyana a l’air particulièrement bien exploitée, en profondeur et avec réalisme. Quelle horreur.

    Je m’interroge juste sur la famille Summers.
    Scott a rencontré son père pour la première fois peu après la mort de Jean, ce qui avait donné un épisode mémorable (un de ceux que j’ai préféré), où Scott se sentait trahi par son père ET Ororo qui lui avait caché avoir déjà rencontré Christopher Summers.
    Il me semblait que déjà, à l’époque, il avait demandé des comptes à son père, qui lui avait répondu qu’il croyait ses enfants morts et qu’il était dévasté après la mort de sa femme et avait donc renoncé à la vie sur Terre.
    Donc là c’est quoi ? Il lui demande pardon ? En tout cas le scan final me donne sacrément envie de lire ce moment père-fils.
    J’avais été franchement déçue de la rencontre entre Alex et son père, ou plutôt de ne rien avoir vu de cela. Si ma mémoire est bonne, ils débarquent en Alaska voir leurs grands-parents, tout va bien, et c’est là qu’ils rencontrent Madelyn… C’est là que je me suis arrêtée 😉 .
    Donc pourquoi revenir là-dessus ?

  • Patrick 6  

    ahah pour le coup tu m’as presque convaincu ! Le paradoxe étant que j’ai acheté tous les comics VO (mensuellement) pendant tout le run de Lobdel, pour finalement tout revendre quelques années plus tard (à perte car personne n’en voulait !)
    Mais oui tu as raison bien que résolument mainstrean et conservateur son run n’était pas exsangue de grands moments. Cependant il y a un point que tu as oublié de mentionner qui joue clairement en la faveur de Morrisson (en plus du coté provocateur et transgressif) : les dessins ! Le chauve anglais savait définitivement s’accompagner des meilleurs talents. Alors qu’une bonne partie des scans de l’article le prouve : tout ceci n’a graphiquement pas très bien vieilli !

    • Matt  

      Oh c’est relatif. Kordey livre une prestation hideuse chez Morrison (oui oui, les délais tout ça…je sais on me l’a dit 300 fois, mais c’est moche quand même.), Bachalo livre des planches pas très lisibles (et Bruce déteste), et Quitely c’est très clivant comme style, et il donne des tronches pas possibles aux persos^^ (même si objectivement, il est très talentueux)
      Enfin moi les dessins du run de Morrison, c’est ce qui passe le moins bien. Comme quoi…

      • Matt  

        Il y a quand même Jimenez aussi qui est bon sur le run de Morrison. Mais en effet c’est pas très joli ni homogène ce run.

  • JP Nguyen  

    Nostalgie..
    Les années Lobdell, pour moi, c’était entre le lycée et l’école d’ingé… Des années de découvertes et de formation. Du coup, même avec les dessins parfois moches, je m’y replonge avec plaisir. J’avais adoré relire Age of Apocalypse en omnibus.
    Ma mémoire associe certains numéros avec des tranches de vie lycéenne ou etudiante…
    La mort d’Illyana ? J’en ai casé un bout de dialogue dans une dissert’ d’anglais en première ou terminale…
    L’évasion manquée de Sabretooth ? J’avais du traquer le numéro, indisponible chez mon marchand de journaux habituel, utilisant du coup quelques heures d’études pour dénicher la maison de la presse qui l’avait en rayons…
    Wolvie sortant ses griffes en os ? Un trophée de la journée portes ouvertes sur le Campus…

    A la relecture, tout n’est pas génial mais on sent un réel attachement de l’auteur aux personnages. Pour reprendre une expression discutée il y a quelques temps, je préfère le « character-driven » au « plot-driven ».

    Merci pour avoir rendu ici un chouette hommage à Scott Lobdell.

    PS : bien vu, le jeu de mots du titre !

  • Rom1  

    L’aube de Lobdell au crépuscule de Claremont a éclairé par ses plots et subplots mes primes années comics, et c’est joie que de les redécouvrir récemment réédités en intégrales X-Men chez Panini. Le terme « Storytelling » prend avec Lobdell (et Nicieza et Hama comme vous le rappelez si bien) un véritable sens artistique : car il y en a peu des comics qui savent nous tirer la larme à l’oeil, tout comme cet article, qui nous renvoit à nos complexes oedipiens, y parvient aussi. Alors il y a Lobdell, et la mécanique des crossovers, et la road to Age of Apocalypse, puis la road to Onslaught … mais bon sang qu’est-ce-que c’était bon de lire tout ça et d’en apprendre tellement plus sur nos personnages fétiches. Depuis 20 ans il ne s’est pas passé grand chose, ha si Tornade s’est mariée avec la Panthère Noire mais ils ont divorcé c’est ballot … Il y a eu des morts et des résurrections, beaucoup (trop ?), et enfin l’eXtermination va peut-être parvenir à corriger le tort causé par Bendis ! Bref les X-Men de Lobdell resteront ceux qui ont le mieux approfondi la mutanité. Et X-Cutioner l’agent renégat du FBI ça c’est un vilain mémorable (non, bon ok, ils avaient déjà un sacré vivier à exploiter avec Magnéto/Sinistre/Apocalypse/Mojo/Bastion) ! 🙂

  • Présence  

    Un plaidoyer Pro-Lobdell – Même s’il n’est pas sûr que ces épisodes aient besoin d’un plaidoyer au vu du succès qu’ils ont connu, c’est un article très impressionnant. On y retrouve bien sûr les qualités et les défauts de la narration sur un mode comparatif, mais pas seulement. J’ai beaucoup aimé ton analyse des qualités intrinsèques de l’écriture de Scott Lobdell.

    Pour écrire la plus grande équipe du monde comics, il faut aussi de l’amour. – En lisant ce critère, cela semble comme une évidence, mais effectivement ce supplément d’âme se ressent dans l’écriture de Lobdell et fait la différence. Le paragraphe sur la solitude affective et sur les personnages qui se protègent derrière une armure (Colossus, Iceberg, Onslaught, Apocalypse, Ozymandias) révèle la sensibilité de Lobdell.

    Un très beau plaidoyer.

  • Jyrille  

    « éjaculeront à la lecture froide et clinique de Morrison » : tout de suite tu es de mauvaise foi. Tu n’éjacules pas en lisant les X-Men de Lodbell ?

    Ensuite et bien je te trouve un peu trop à charge sur Morrison (et les autres). Tu n’en as pas besoin pour dire que Lodbell c’est bien. Mais bon, je l’ai moi-même fait une fois (pour le premier album des Strokes).

    Et tu en remets une couche sur le DD de Netflix ! Ah ah 😀

    Bref, je ne lirai sans doute jamais tout ça mais merci de donner ton point de vue (sans doute dissonant), il mérite d’exister.

    La BO : sans commentaires.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *