Focus : Les années Marvel Knights du Punisher
Un article de TORNADO
1ère publication le 30/03/19 – MAJ le 30/07/20
Cet article vous propose un panorama sur les versions du PUNISHER sous le label MARVEL KNIGHTS. Soit les deux mini-séries en quatre épisodes chacune de 1999 (PUNISHER (Vol.4) : PURGATORY et WOLVERINE/PUNISHER : REVELATION), la maxi-série du PUNISHER (Vol.5) WELCOME BACK FRANK et la série régulière du PUNISHER (Vol.6), réalisées entre 2000 et 2004.
A noter que la version précédente (PUNISHER (Vol.3 #1-18), par John Ostrander (scénario) et Tom Lyle (dessin), date de 1995 à 1997 et a été publiée sous un label intitulé MARVEL EDGE. Une version manifestement inédite en VF. Nous n’en parlerons pas aujourd’hui.
1998.
« J&J » (c’est comme ça que l’on nomme alors le duo composé de Joe Quesada (dessinateur) et Jimmy Palmiotti (encreur)), reviennent chez Marvel après s’être momentanément barrés afin de fonder leur propre studio : Event Comics (dans lequel on trouve notamment les séries ASH et PAINKILLER JANE). Comme ce sont à présent des gars sur qui il faut compter, ils parviennent à signer un contrat d’exclusivité avec la Maison des idées pour un projet qui leur tient à cœur : Ce sera le label MARVEL KNIGHTS.
Pour commencer, J&J choisissent leur quatre héros (ou équipes) préférés parmi les personnages secondaires de l’univers Marvel : Daredevil, la Panthère Noire, le Punisher et les Inhumains. Puis ils contactent divers auteurs et artistes qu’ils estiment, dont certains viennent d’autres horizons (comme par exemple le réalisateur Kevin Smith). L’idée principale est claire : Les scénarios devront être extrêmement chiadés, plus matures que d’ordinaire. La partie graphique sera au top, les histoires seront autonomes et auto-contenues, et J&J eux-mêmes collaboreront de près à l’ensemble, en mouillant la chemise s’il le faut. Mais avant tout, chaque héros devra évoluer, sortir de son statuquo et remuer à fond sa mythologie interne.
Après des années (les 90’s) sacrifiées sur l’autel du racolage avec des sagas au graphisme spectaculaire mais au contenu souvent inepte, il est temps de redorer le blason des super-héros Marvel.
Le résultat, on le connait : Ce sera un immense succès. Six à sept années exceptionnelles au cours desquelles Marvel n’aura jamais été aussi géniale, au point de n’avoir rien à envier à ses lointaines cousines plus ou moins indépendantes et réservées d’ordinaires aux adultes, telle l’étincelante ligne Vertigo de la distinguée concurrence, par exemple.
Très vite, J&J élargissent le nombre de leurs séries et leur réseau de collaborateurs. Ils font appel à des scénaristes d’exception et s’entourent de la crème des meilleurs auteurs du moment en se tournant autant que possible vers le domaine des comics indépendants : Grant Morrison, Garth Ennis, Neil Gaiman, Brian K. Vaughan, Mark Waid, Christopher Priest, Warren Ellis, Bruce Jones, Mike Carrey, Paul Jenkins, Ed Brubaker, J.M. Straczinsky, David Mack, Mark Millar, Brian M. Bendis (ces deux-là sont à l’époque de très bons auteurs…), Michael A. Oeming, le duo Jeph Loeb & Tim Sale. Une incroyable galerie de talents hors du commun.
Dans l’ensemble, les créations qui émergeront du label MARVEL KNIGHTS vont marquer les mémoires au point d’apparaitre avec le temps comme des classiques de références, tels le DAREDEVIL de Kevin Smith, le PUNISHER de Garth Ennis, les RUNAWAYS de Brian K. Vaughan, le 1602 de Neil Gaiman, les INHUMAINS de Paul Jenkins & Jae Lee, le IRON FIST de Brubaker & Fraction, et les magnifiques mini-séries « color » de Jeph Loeb & Tim Sale.
Le tsunami sera si puissant qu’il emportera avec lui la plupart des séries régulières de l’univers Marvel, lesquelles seront contaminées par l’esprit MARVEL KNIGHTS (bouleversant ainsi le statuquo) le temps d’un run, comme les NEW X-MEN de Grant Morrison, les DAREDEVIL de Bendis, de Mack et plus tard de Brubaker , les FANTASTIC FOUR de Mark Waid, le CAPTAIN AMERICA de Brubaker, le HULK de Bruce Jones, le AMAZING SPIDERMAN de J.M. Straczinsky, le IRON MAN EXTREMIS de Warren Ellis.
Dans leur giron, d’autres labels tout aussi réussis (au début en tout cas) verront le jour, comme le label MAX avec notamment la seconde version – encore meilleure – du PUNISHER de Garth Ennis et la série ALIAS de Bendis. Et il y aura aussi, bien évidemment, l’univers ULTIMATE avec les ULTIMATES de Mark Millar.
De très nombreux tie-in seront mis en chantier notamment autour du run de Grant Morrison sur les X-MEN, comme par exemple la série X-STATIX de Peter Milligan & Mike Alred ou l’étonnante mini-série X-FACTOR : THE MOUNTAIN TOP de Jeff Jensen & Arthur Ranson.
Enfin, plusieurs essais originaux seront tentés, qu’ils soient sous forme de séries limitées comme la très réussie SPIDERMAN TANGLED WEB, ou de mini-séries plus ou moins liées à la continuité comme le MARVEL1985 de Mark Millar, le POWERLESS de Matt Cherniss, Peter Johnson et Michael Gaydos, ou le CAPTAIN AMERICA TRUTH de Robert Morales & Kyle Baker.
Toutefois, il n’y aura pas que des réussites. Et même au tout début, au temps de l’âge d’or du label, certaines créations seront des ratées.
Les deux exemples qui suivent ont donc été piochés parmi ces exceptions qui confirment la règle puisque le Punisher avait, au départ, assez mal démarré…
THE PUNISHER MARVEL KNIGHTS : PURGATORY #1 à 4, par Christopher Golden& Tom Sniegoski (scenario), Bernie Wrightson (dessin) et Jimmy Palmiotti (encrage).
Le pitch : Frank Castle est mort peu après sa famille, massacrée lors d’un pique-nique à Central Parc. Mais un ange déchu le ressuscite sous la forme d’une sorte de Golem vengeur, un agent du Paradis doté de pouvoirs divins et d’un arsenal céleste. Il est en fait manipulé par les anges et les démons, au beau milieu de ce qui semble être une guerre ancestrale…
–Hé les gars ! SPAWN ça cartonne, non ? Et si on faisait du PUNISHER avec une sauce à la SPAWN ?
Cette mini-série (publiée à l’origine entre novembre 1998 et février 1999) jouit d’une réputation calamiteuse. Mais la perspective de lire un PUNISHER dessiné par l’immense Bernie Wrightson aura été suffisamment alléchante pour que j’en tente quand même la lecture. Hélas, la dite réputation n’était pas usurpée et la chose est une purge de première bourre…
Comment une telle chose est-elle possible ? Alors que la ligne directive MARVEL KNIGHTS visait à trancher avec l’esprit des 90’s afin de faire évoluer les personnages et leur mythologie vers de très bons récits autonomes, voilà que l’on se sent propulsés en ligne directe vers les comics IMAGE du milieu de la décennie de Jim Lee et Rob Liefeld. Un bon en avant mais dix en arrière, quoi…
Le scénario imaginé par Golden & Sniegoski est bête comme leurs pieds et l’on se sent mal à l’aise pour le pauvre Frank, bringuebalé dans une histoire à la noix dans laquelle il parait plus ridicule et basiquement idiot que jamais (dès qu’il s’énerve, ses yeux deviennent rouges et une rune lumineuse apparait sur son front ! Houlalah que ça fait peur !). Le résultat est en dessous de tout : du sous-SPAWN, du sous-DARKNESS et, surtout, du sous-PUNISHER…
Comment une autre telle chose est-elle possible : Le grand Bernie Wrightson, d’ordinaire si brillant, nous livre ici un travail d’une laideur et d’une vacuité indigne de sa gloire. Disons que ce n’est pas tout à fait du Rob Liefeld, mais que c’est loin d’être du Jim Lee, du Marc Silvestri ou du Tod McFarlane. Je le dis comme ça car il semble que l’héritier de Frank Frazetta ait tout fait pour que l’on ait l’impression d’être revenu au temps des comics IMAGE publiés avec une moulinette (un peu comme le Marvel époque SAGA DU CLONE , en fait). Quant à Jimmy Palmiotti, il encre lui-même le tout sans trop y croire, ce qui parait paradoxal étant donné l’intention première de nous livrer un PUNISHER All New, All Different…
MARVEL KNIGHTS – WOLVERINE / PUNISHER : REVELATION #1 à 4, par Christopher Golden & Tom Sniegoski (scenario), Pat Lee (dessin + couleurs) et Alvin Lee (encrage).
Le pitch : A New York, des ouvriers découvrent d’anciennes galeries de métro oubliées par les autorités. En creusant, ils libèrent une créature mi-homme, mi robot, qui répand la peste sur son passage. Wolverine et le Punisher, qui passaient par là, voient leur amie respective succomber à la terrible épidémie. Leur vengeance sera terrible !
– La première histoire du Punisher version Golem n’a pas marchée ? Et si on le mettait en team-up avec Wolverine, alors ? Ça marchera forcément ça, vu que tous ces bourrins de lecteurs se ruent sur le moindre comic-book avec Wolverine dedans !
Bien que déguisée en crossover à cheval sur deux super-héros badass, cette histoire tente bel et bien d’être une suite à la précédente dessinée par Bernie Wrightson, quand bien même on y met le griffu dedans, et quand bien même on saupoudre le tout de mythologie X-MEN avec le décorum construit autour des Morlocks (des mutants qui vivaient dans les sous-sols de la Grande Pomme).
Cette seconde mini-série (publiée à l’origine entre juin et septembre 1999) commise par le duo perdant Golden & Sniegovski est quasiment aussi mauvaise que la précédente. Comme si ces scénaristes ne savaient pas écrire autrement ou bien comme s’ils n’avaient pas compris les consignes de la ligne MK.
Une fois encore, on a l’impression, avec le recul, que l’on est toujours perdu au milieu d’un comic-book de chez IMAGE, avec un dessinateur qui se prend pour un autre, pour une histoire de démons et de robots cyberpunk qui verse à fond dans le pseudo dark-âge de pacotille avec des gros flingues. Soit un pur produit pour ado, sans épaisseur et sans plus-value pour que l’on puisse, adulte, se satisfaire d’une telle lecture digest et primaire.
Du comic-book racoleur comme il en pleuvait à l’époque. Et si certaines publications de la dite période peuvent se relire aujourd’hui (je pense encore une fois aux premiers SPAWN, ou à des créations tout à fait recommandables comme GHOST, voire à certains épisodes Marvel comme les X-MEN de la période Lobdell), nous sommes ici dans le fond du panier.
Quant au dessin de Pat Lee, c’est plutôt embarrassant. S’il cherche à épater la galerie avec sa palette de couleurs sophistiquée, niveau graphisme, c’est très, très, très mauvais. Un cousin de Rob Liefeld qui s’ignore, avec poses ridicules, silhouettes anormalement étirées et rigides comme des parpaings, membres hypertrophiés, visages lisses et juvéniles, et j’en passe…
Conscients de la débâcle, J&J vont rapidement balancer ces deux mini-séries aux oubliettes (contrairement à Panini qui rééditera le WOLVERINE/PUNISHER en album comme s’il s’agissait d’un chef d’œuvre) et faire comme si elles n’avaient jamais existé en appelant Garth Ennis & Steve Dillon, duo gagnant des séries HELLBLAZER et PREACHER, et en leur laissant le soin de tout recommencer à zéro.
THE PUNISHER MARVEL KNIGHTS : WELCOME BACK FRANK #1 à 12 + THE PUNISHER (vol.6) #1à 7 et 13 à 37, par Garth Ennis (scenario) & Steve Dillon (dessin).
Voici donc la première série du PUNISHER écrite par Garth Ennis (*), auteur aussi controversé pour sa violence débridée, sa vision acerbe du monde et sa haine des super-héros, qu’adulé (ici-même par la majorité de la team) pour sa qualité d’écriture, son humour et sa profondeur thématique indéniable. Soit un cocktail explosif de second degré, de sous-texte effectif et de violence décomplexée à la Tarantino.
Sous la plume d’Ennis, on ne sait pas vraiment si l’on peut comparer le Punisher aux autres super-slips de la Maison des idées (envers lesquels notre scénariste n’a jamais caché son allergie (il paraitrait que le seul gugus en costume qu’il respecte, c’est Daredevil)), puisqu’il n’est doté d’aucun superpouvoir et ne combat aucun super-vilain. Du coup, le scénariste en profite pour appuyer le côté humain de son personnage. Il développe une version unique, un antihéros à la fois vulnérable et indestructible car, bien que simple humain, il n’en est pas moins fort et téméraire dans le sens le plus extrême du terme. Il est également sans concessions, violent, effrayant, dingue, dangereux, sans pitié… en bref, une étonnante alchimie dans laquelle se dessine un PUNISHER à la fois caricatural et dérangeant, le tout pimenté d’une étonnante note d’humanité poignante.
Ennis inaugure d’amblée la thématique qui va devenir sa marque de fabrique sur toutes les séries qu’il dédiera au PUNISHER. Soit la version d’un antihéros cruel et violent, jusqu’auboutiste dans sa croisade mortelle aux limites de la folie, contrebalancée par une dimension quasi mystique faisant du personnage une âme damnée, condamnée à errer dans le tunnel sans fin de sa mortelle vindicte vengeresse. Un pur exutoire pour le lecteur, qui regarde ainsi mourir toutes les ordures de la terre, sans avoir à se salir les mains puisque c’est Frank qui s’en charge à sa place, endossant seul au final le prix de sa damnation.
On trouve aussi, dès le premier arc, le prototype de l’ennemi « énorme » que va devoir affronter Castle en la personne du Russe. Par la suite, que ce soit dans la série MARVEL KNIGHTS ou dans PUNISHER MAX, Ennis déclinera à l’envie ce type d’antagoniste « king-size » virtuellement increvable, à la hauteur du Punisher, dont le plus célèbre est bien évidemment le truculent Barracuda .
Et c’est un plaisir, enfin, de découvrir un Frank Castle dans l’envers du décor, chez lui ; de le voir se lier presque malgré lui avec son voisinage ou avec quelques personnages improbables de flics losers et autres indics truculents et hauts en couleur. Le tout servi par des dialogues irrésistibles ! Ennis ne fera d’ailleurs évoluer son personnage qu’au milieu d’êtres humains « normaux », ne croisant que rarement la route d’autres super-héros, sinon pour les ridiculiser ! Ses ennemis sont désormais la mafia, les gangsters et les serial-killers, ni plus ni moins. Et tel un anti SCARFACE, le Punisher ne fera aucun prisonnier !
Les amateurs seront heureux de retrouver Steve Dillon à la partie graphique, le vieux complice de Garth Ennis. Les détracteurs (comme votre serviteur) feront comme si de rien n’était, reprochant en silence à ce dessinateur sa paresse au niveau des décors, des détails, des mouvements et des expressions (en gros les mêmes pour tous les personnages…).
Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’une sacrée bonne série. Drôle, trash et pleine d’esprit (la version MAX sera beaucoup plus sombre et âpre), aux scènes d’action d’anthologie, elle nous offre en sous texte une réflexion sur la justice qui n’a rien à envier aux autres médiums dans le genre, puisque nous sommes ici immergés dans un univers à la frontière du comic-book de super-héros et du polar (dans la lignée de ce qu’avaient réalisé Steven Grant & Mike Zeck dans les années 80).
Suite au succès de la maxi-série WELCOME BACK FRANK (un titre semblant avoir été choisi comme pour annuler les deux mini-séries précédentes…), Ennis & Dillon ont donc rempilé sur la série régulière (Vol.6) et sa bonne trentaine d’épisodes. Cependant, à ce stade, Dillon est remplacé un arc sur deux par divers dessinateurs (d’autres copains de Garth Ennis), comme Tom Mandrake, Darrick Robertson, Cam Kennedy et John McRea.
Avis aux puristes : Tout au long de la série, chaque fois que Frank croisera un autre super-héros Marvel, ce dernier (mis à part Daredevil) va prendre cher, à commencer par Spiderman, avant que Wolverine ne soit carrément livré à une série de tortures sadiques (si Ennis avait lu la mini-série chroniquée plus haut avec le team-up et qu’il avait trouvé ça pourri, il ne s’y serait pas pris autrement pour le dire…)… Mais, si on ne craint pas de voir ses super-héros chéris se faire ridiculiser et maltraiter, le résultat est très drôle ! Et tout l’ensemble de la série est d’une qualité constante (à noter que sur l’épisode #7, Steve Dillon assure tout seul l’écriture et le dessin d’un excellent one-shot sans paroles, et que sur les épisodes #8 à 12, Ennis fait une pause et passe le relais à Tom Peyer qui s’associe, le temps d’un arc honorable, au dessinateur Manuel Gutierrez).
Alors, quand bien même la série suivante du PUNISHER MAX sera meilleure (encore que la fin de la série MARVEL KNIGHTS s’en rapproche beaucoup, au point d’en poser les jalons), ce n’est pas une raison pour priver cette première version de ses 5 étoiles…
(*) Si WELCOME BACK FRANK est effectivement la première série du PUNISHER par Garth Ennis, celui-ci avait déjà écrit un one-shot dédié au personnage dans l’édifiant THE PUNISHER KILLS THE MARVEL UNIVERSE .
Bonus : DEADPOOL (Vol.3) #46 à 56, par Jimmy Palmiotti & Buddy Scalera (scenario), et divers artistes.
Pourquoi ce bonus du run de Jimmy Palmiotti sur la série Deadpool de 2001 ?
Et bien tout d’abord car il s’agit d’une excellente suite d’épisodes (publiés en VF dans le recueil UN ETE MEUTRIER), même s’ils sont illustrés de manière fluctuante par plusieurs dessinateurs, dont Paul Chadwick, Ron Randall et Darick Robertson.
Le gros point positif est que le bouquin est très indépendant et peut se lire seul. Palmiotti et son équipe nous proposent plusieurs petites histoires de type Série-noire, dans lesquelles le personnage apparaît comme une sorte de détective privé/mercenaire à la solde du plus offrant. Ou le croisement jubilatoire des récits de Dashiell Hammett avec une sorte d’AGENCE TOUT RISQUE dans laquelle Deadpool endosserait tous les rôles !
Vous y verrez le super-héros dingo écumer les soirées jet-set new-yorkaises et draguer les filles en costard et belle gueule (il peut transformer son apparence grâce à un système holographique !) ; vous le verrez devenir tueur à gage et même s’élever au rang de mentor en formant le jeune Deadpool Kid ! Mais surtout, et c’est pour cette raison précise que vous trouvez la chose en bonus dans le présent article, vous le verrez se frotter à la mafia et affronter à la fois les derniers membres de la famille Gnucci, la police et le Punisher, dans un arc narratif faisant directement suite à la maxi-série WELCOME BACK FRANK de Garth Ennis & Steve Dillon, dont il constitue l’épilogue (même si un CODA par Ennis & Dillon existe également dans la mini-série PUNISHER WAR ZONE (Vol.2) : LA RÉSURRECTION DE MA GNUCCI, publiée en 2009) !
Soit un très bon cru DEADPOOL, qui trouve un juste équilibre entre l’humour et l’intégrité d’un vrai scénario, ce qui n’est pas toujours le cas (loin s’en faut !) avec ce personnage selon les auteurs !
La meilleure version de Deadpool que j’ai pu lire avec la mini-série IL FAUT SOIGNER LE SOLDAT WILSON, avis tout à fait personnel et subjectif…
Notre article touche à sa fin. Avant de terminer, un dernier mot : Il y en a toujours qui veulent me contrarier et dire que tout se vaut. Mais avec le recul, cette période MARVEL KNIGHTS est tout de même à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire éditoriale de Marvel Comics. Jamais, avant ou après, nous ne pourrons voir une période dans laquelle émergeront autant de créations autonomes d’une telle qualité, chapeautées par de tels auteurs (à part Alan Moore, il y a quasiment tous les meilleurs de la profession !). Jamais la ligne éditoriale n’aura été si élégante, intègre et exigeante, au point d’en remontrer à toute la sphère des comics indépendants et des publications pour adultes. Jamais, enfin, autant de nouvelles orientations (avec autant de succès) auront été essayées pour les personnages phares de cet univers.
Très vite, Joe Quesada va devenir le boss de la Maison des Idées, redéfinissant tout son univers à l’aune de son label co-créé avec Jimmy Palmiotti. Une fatalité ? Hélas, oui : C’est lui qui initiera les gros events racoleurs qui perdurent depuis 2005, autour desquels toutes les séries deviennent des tie-in connectés. Et l’univers Marvel de redevenir comme avant. Les MARVEL KNIGHTS ne furent donc bel et bien qu’une parenthèse enchantée…
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Grateful When You’re Dead : Fuite en avant, pulsion de mort, hommage à un groupe de rock qui vénérait les crânes… Tout pour plaire à Frank !
« il paraitrait que le seul gugus en costume qu’il respecte, c’est Daredevil »
Une scène de son run est un bon indicateur de cela. Lorsque Castle se retrouve face à Spidey, Wolverine et Daredevil, Ennis dit en substance que le plus redoutable des 3 serait… DD !
J’avais commencé à lire le Punisher version démon machin en me disant « WTF ? » et j’ai vite arrêté^^
Le début du run de Ennis est sympa (oui oui !)
J’ai tout de même du mal avec ce concept de héros hyper fort qui ne craint rien. Qu’il soit intelligent et se relève toujours, n’abandonne jamais etc, ok. Mais c’est agaçant qu’il soit plus fort que tout le monde alors qu’il a zéro pouvoirs. Ennis ne peut pas lâcher un peu sa vengeance personnelle contre les super slips et il veut absolument les ridiculiser même au combat. Sauf que moi ça me sort un peu de l’histoire. Les persos trop forts ça m’agace. Je préférerai que le Punisher s’en prenne un peu plein la gueule avant de gagner. Sinon d’ailleurs les méchants ne semblent même pas dangereux mais juste des caricatures, ce qui tout de même réduit un peu l’impact satisfaisant de leur mort.
Je n’ai pas lu ce Deadpool, ça peut être sympa. C’est vrai que souvent le scénar avec ce personnage, c’est pas trop ça…
Kikalu Suicide Kings avec Deadpool ? C’est un autre court récit que je n’ai pas lu mais qui me laisse de l’espoir. Mais peut être me trompe-je.
Youpi ! Bullshit Detector apparaît enfin dans les hashtags ! Merci Bernie Whrightson
J’aime bien quand un nouveau mot clé apparaît.
Un chouette effort de recontextualisation des années MK, qui sont effectivement d’une richesse exceptionnelle. On y retrouve tes piques habituelles contre les comics 90’s mais c’est argumenté et même doté d’un respectueux clin d’oeil (que je soupçonne forcé pour ne pas être licencié) à Scott Lobdell.
J’aime aussi le principe de précaution apposé aux noms désormais honnis de Bendis et Millar.
Ce qui est amusant, c’est de voir tous ces hyperliens bleu azur en début article qui montrent que l’essentiel MK a été couvert et bien couvert. Il reste (encore) à passer en review et en détail les épisodes Punisher MK post Welcome Back qui sont souvent excellents.
L’argument de poids à cet article, c’est que que tous ces titres en sont encore 20 ans après à leur X ème réédition. Cependant tout ne fut pas bon : comme tu le mentionnes, le Punisher proto Ennis est un désastre tout comme le Elektra de Bendis et Austen.
Le Deadpool de Palmiotti était fun effectivement.
Très belle introduction sur J&J : le palmarès listé estomaque par le nombre de récits qui ont subi l’épreuve du temps et qui ont intégré la famille des classiques. Il est également impressionnant de voir le nombre de ces histoires qui figurent sur le site.
J’avais lu le Punisher angélique au moment de sa sortie, et je pense que j’avais abandonné à la fin du premier épisode. Ce n’était pas une très bonne époque pour Wrightson.
Marvel vient enfin de ressortir les épisodes de la série Punisher Marvel Knights compatible avec une lecture dans les transports en commun. Je vais enfin pouvoir les lire pour la première fois, et je crois que je vais me régaler.
Non, je ne succomberai pas à la tentation de ces épisodes de Deadpool dont tu m’avais déjà vanté les mérites. 🙂
@Bruce : Ma pique contre les 90’s, même si elle est sincère, est directement reprise, quasiment un copié/collé, de mes recherches sur le net lorsque j’ai cherché à savoir ce qui relevait précisément du label MK : C’était écrit comme ça quasiment mot pour mot dans les rédactionnels ! 🙂
Alors pour Scott Lobdell je ne suis pas complètement faux-cul car j’avais quand même bien aimé certaines de mes lectures X-men des 90’s. 🙂 🙂 (bon ok c’est parti au bac à soldes, mais quand même…)
Et au fait, c’est quoi le Punisher post-Ennis dont tu parles ? Il y a eu quelque chose entre Ennis et Remender ?
@Présence : Je ne savais pas que tu n’avais encore pas tout lu du Punisher d’Ennis ! Tu me diras si, comme moi, tu y a perçu une forme d’hommage à la version d’Alan Grant & Mike Zeck (ZERO ABSOLU, surtout).
Steven Grant (pas Alan) : je viens de relire Cercle de sang récemment, et j’ai envoyé un article à Bruce dessus, et je me souviens encore de Zéro Absolu. Donc, oui, je serai à même de te le dire.
J’ai dit proto ennis 😉
Les épisodes qui mériteraient d’être chroniqués : – Je veux un scoop. – Le calmar géant – Les retrouvailles avec Joann. Le teamup avec l’assistante sociale.
« Je veux un scoop. »
À vérifier, mais je crois que Robertson s’y est amusé à illustrer un sosie d’Ennis (un criminel écrasé par le Punisher avec sa caisse).
Bel article de ne pas passer sous silence gênant les deux mini séries Marvel Knights comme quoi tout n’est pas d’or…
Pauvre Berni…
J’avoue que je tenterai bien la lecture du la première mini et j’avais le 100% en forme de manga horrible…une horreur…
On peut pourtant rajouter la deuxième mini Punisher/Wolvie par Milligan et Lee Weeks qui est pas géniale mais qui se lit…
J’aime bien cette série de PUPU de Garth Ennis et various…C’est vraiment sympatoche…
Mon arc préféré du Punisher est le War zone de Chuck Dixon et Romita Jr, c’était…viril on va dire….
très John Wick dans l’approche….avec un brin de Long Halloween pour ces mafieux italiens de comics
« Luigi bute ce salaud et finis tes pâtes, et n’oublie d’aller embrasser la mama dimanches, c’est son anniversaire! »
On ne le dira jamais assez Marvel Knights-même avec ses écueils-fut l’experience éditoriale la plus toppissime de Marvel…
Merci Tornado.
Marvel ayant enfin réédité le début des épisodes de Mike Baron sur Punisher (avec Klaus Janson, puis Whilce Portacio, article envoyé à Bruce), j’espère qu’on aura bientôt droit à la réédition de War Zone de Dixon & Romita. Viril, comme tu dis.
Vous me faites penser à un truc:
si je trouve normal que le public s’écharpe à propos d’un arc ou d’un autre parce que quelque part c’est un peu la règle du jeu, je trouve toujours agaçant cette forme d’arrogance interne qu’avaient certains auteurs quand ils ont repris pour tout changer…
C’étaient les princes très méprisants et ne s’en cachant même pas…
Ce manque de fair play, ça ça me rebute!
Ennis là s’il aime pas les super héros, pourquoi il en fait tout le temps?
Défoncer le truc une fois, deux, trois…. hop un passage à la caisse, quatre….
un peu de fierté mon gars et va faire autre chose…
Ennis a l’air quand même très respecté par ses pairs. Je pense que dans le milieu ce doit être un type capable de dire à ses collègues qu’il trouve que leur boulot c’est de la merde sans qu’ils le prennent mal ! Avec la forme et le ton qu’il faut !
Il fut un temps où j’étais un peu comme ça (avec l’âge je me suis assagi comme tout). Je pouvais me moquer des gens sur leurs différences, leur couleur de peau, leur religion, leur orientation sexuelle et ça les faisait marrer. Parce que j’avais le ton qui leur faisait bien sentir que toutes ces différences, en fait on s’en fout ! C’est pas important !
Il est probable qu’Ennis doit savoir faire passer à ses collègues le fait qu’ils font leur boulot et que c’est normal, mais que lui c’est un punk !
Ben moi d’accord avec Eddy^^
En fait je suis ok pour dire que Ennis a du talent, même si c’est pas sa came. Mais pour moi son « j’aime pas les super héros » ça devient une obsession présente dans tous ses travaux. Et son Punisher qui ridiculise tout le monde, c’est un peu ce qui me pose problème avec le personnage : il devient plus fort que tout le monde même si c’est pas cohérent parce que faut bien qu’il se moque des autres. Mais résultat le Punisher devient pour moi arrogant, donneur de leçons, alors que c’est un cinglé quand même^^
Et en rendant ses adversaires ridicules et faibles, bah ça empêche au lecteur (en tous cas moi) de ressentir de la colère envers les salauds puisqu’ils restent des salauds caricaturaux et nazes.
Du coup ça marche pas trop ce délire cathartique de voir des salauds se faire défoncer. Il faut que les gens lui résistent au Punisher, il faut qu’il en chie un peu, sinon un cinglé devient un icône et on aurait presque de la peine pour les méchants incompétents^^ (j’ai dit presque…)
Alors que si Ennis se calmait en se moquant sans arrêt, ce serait surement meilleur selon moi son boulot sur les persos.
En fait il faudrait que je lise du Ennis pas trop trash, mais qui ne soit pas du super héros ou de la parodie de super héros. ça existe ça ?^^ Ses récits de guerre peut être ?
Parce qu’en effet une fois ça va, 2 fois moins…et à force y’en a marre des moqueries, c’est lourd.
« En fait il faudrait que je lise du Ennis pas trop trash, mais qui ne soit pas du super héros ou de la parodie de super héros. ça existe ça ?^^ Ses récits de guerre peut être ? »
Du plus terre-à-terre sans excès donc ?
Peut-être Heartland, le one-shot spin-off d’Hellblazer (le retour en Irlande de l’ex de Constantine).
En fait à force c’est comme si je voyais Ennis qui dit « mon perso à moi il est mieux, na ! Et il botte des culs mieux que les autres. Vos machins de super héros c’est pour les cons »
Sauf que ça va 5min. Moi ça me sort du récit qu’un simple humain soit un foutu Terminator.
Et on dit bien que si on n’aime pas un truc, c’est pas la peine d’essayer d’en dégouter les autres, hein ! C’est un peu arrogant comme attitude.
Ben…comme s’il tenait un discours d’intello qui prend les lecteurs de super héros comme des attardés quoi. Comme les mecs qu’on est censé ne pas aimer sur ce blog^^
C’est quoi ça un punk ? Un mec qui dit qu’il a plus raison que les autres et vient faire chier les gens en disant « éh ! ce que tu lis c’est de la merde tu sais ? » Ben moi les punks je leur mets mon pied dans les couilles alors^^
Rhooo…Il en fait pas tout le temps !
Le Punisher n’est pas un super héros.
Thor, Hulk et Ghost Rider ce sont des commandes que Marvel lui a faites et qui ne représentent pas plus de 10 épisodes au total sur 20 ans (et je ne compte pas Tangled Web). C’est 1000 fois moins que Bendis et 1000 fois mieux. Ennis n’a plus jamais refait de super héros Marvel depuis Ghost rider quoi…
+ 1 avec Bruce ! 🙂
Ben conseille moi un truc pas trop trash (donc pas Preacher, merci) et qui ne cause pas de super héros.
Parce que tu parles de Marvel mais The boys, the pro, c’est du super héros pour se moquer aussi, même si c’est pas Marvel.
J’étais distrait, je pensais que Bruce avait écrit cet article. Mais la recherche d’exhaustivité, la longueur de l’article et la mention sur « tout ne se vaut pas » m’ont remis sur la piste du bon rédacteur…
Je n’ai pas lu le Pupu version revenant, par contre je connais assez bien la période MK Ennis, je l’avais relue pour la chroniquer sans Scarce, il y a bien des lunes.
Je te rejoins dans la plupart de tes appréciations, même si je trouve que les remplaçants de Dillon sur la série régulière livrent parfois de mauvaises copies (John McCrea dans la Conspiration des Imbéciles, c’était très bof) et font perdre en qualité à ce Run.
@Eddy & Matt : Ben je ne suis pas d’accord avec vous les copains. Je l’ai déjà dit souvent mais Ennis est l’un des seuls auteurs de comics qui parvient à me faire rire (en comparaison, Jason Aaron ne me fait même pas esquisser un sourire en coin). Et ce qu’il fait dans ce run du Punisher avec les super-héros, je trouve ça juste très drôle. Et pour le coup je pense être relativement objectif puisqu’il s’agit de personnages que j’aime beaucoup : Wolverine et surtout Spiderman et Daredevil font partie de mes personnages préférés au rayon super-héros. S’il avait fait la même chose avec des gugusses que je hais, genre Speedball, Namorita ou autres Blue Beetle et Anti-Monitor, je n’aurais certes pas été objectif. Mais là, il s’agit de personnages auxquels je reste attaché depuis l’enfance, et pourtant j’ai trouvé ça marrant.
Être un punk ça signifie envoyer chier les contraintes canoniques et faire ce qu’on pense être meilleur, avec une large dose de provoc pour appuyer la chose. C’est un esprit contestataire. Ça picote, mais c’est très sain et toute bonne société en a besoin ! 🙂
Mais pas d’en faire des caisses partout. Comme je l’ai déjà dit, j’ai lu The pro, j’ai trouvé ça fun.
J’ai testé the boys, bien trop trash pour moi, ça me fait pas marrer mais déprimer…
Et c’est encore de la provoc et moquerie sur les super héros.
Chez Marvel il en fait aussi évidemment.
ça agace au bout d’un moment. C’est trop « meta » dans le sens où il veut bien qu’on comprenne qu’il se moque, quitte à rendre son perso plus fort que tout le monde, ce qui me sort du récit et m’empêche de trouver sa croisade intéressante puisqu’on sait de toutes façons qu’il est super fort et tout ça…
Comme je te dis, limite on a pitié de ses ennemis à force. En tous cas moi j’ai envie de le voir s’en prendre un peu dans la gueule pour lui faire ravaler son air suffisant et lui donner du challenge. C’est pas satisfaisant des victoires trop simples contre des pourris. Et tout ça parce que Ennis ne veut rien lâcher au niveau de ses vannes meta contre les super héros.
Enfin à force y’en a marre, j’ai envie de lui dire « bon t’as rien d’autre à raconter que « les super héros ça pue » ?
Mais bon évidemment c’est un ressenti personnel^^
Mais que j’espère vous faire comprendre. Comme ça vous saurez pourquoi ça marche pas avec moi les trucs de Ennis. Ni sur l’humour ni sur l’aspect cathartique de la punition des pourris de ce monde.
Psst…éh !
Sinon…ça existe aussi les punks de pacotille hein^^
Les mecs qui se la jouent « ouais j’suis trop un rebelle, je vais me moquer de plein de trucs sans avoir rien à raconter à côté »
^^
Non non, je ne vise pas Ennis. Je dis que maintenant…tout le monde est punk. Et personne ne l’est…
Nos conversations font des full-circle non?
Perso The Boys, je trouve ça indigent…
J’ai vachement bien aimé HITMAN, tout y est dedans, verve, humour, provoc et bonne histoire et bons persos… Le truc, c’est qu’il se répète depuis… c’est le même angle pour dire que c’est à chier…
The PRO, ça fait quoi, soixante pages, c’est marrant aussi…
Punisher est le dernier truc que je trouve marrant,.
La gamme Max, pour moi c’est poubelle tous auteurs, tous titres confondus… On veut faire adulte alors on met du cul et du gore mais ça reste ras des pâquerettes….
si Matt veut des trucs pas trop trash mais vraiment bien, on a les WAR STORIES, la violence et les comportements de beaufs sont justifiés par le contexte et c’est très humain, peu humoristique, très dans l’empathie…
ENNEMY ACE est vraiment prenant. il a vraiment un truc sur les récits de guerre..
J’avoue que A TRAIN CALLED LOVE a l’air bien déglingué aussi mais dans le bon sens… il aime vachement jouer avec l’extrême droite en mettant des skinheads décalés confrontés à des situations complètement hors du commun….
Par contre les scènes de bars….pitié! les potes avant les meufs, tout ça….
The pro disait déjà tout, c’était fun et en 60 pages Ennis avait tout dit.
Après stop quoi !
Je connais pas Hitman.
Faudrait peut être que j’essaie ses War stories, même si la guerre…c’est pas ma came non plus^^
Je n’ai hélas jamais lu Hitman (jamais paru en VF). War Stories c’est génial et quasiment sans humour. C’est un projet magnifique avec une vraie réflexion sur la guerre, sa hiérarchie, l’absurdité des choses, tout ça. Indispensable. Dans le même genre il y a la série Battlefield toujours en cours, et toujours inédite en VF… Sinon il a fait des trucs d’espionnage ou de SF vachement bons pour divers éditeurs, comme Le Soldat Inconnu, Bloody Mary, Goddess, Just A Pilgrim, 303.
Evidemment pas d’accord avec Eddy pour la série Punisher MAX : C’est l’un des best-sellers de ma bibliothèque. Le must du must de mes comics Marvel. Le chef du chef d’oeuvre. Je n’ai jamais rien lu de meilleur chez cet éditeur que cette série.
Ah, et pas d’accord non plus pour The Boys, qui est une série sans doute trop longue, mais qui révèle sur la durée une qualité de scénario exceptionnelle, avec une fin en plusieurs temps extrêmement réussie, une vraie récompense pour le lecteur. Par contre je peux comprendre qu’on n’aime pas le style ultra-trash-dégeu. Mais pas qu’on dise que c’est mauvais.
Et heureusement que ce genre de série existe pour les gens comme moi. Car il y a des moments, quand je fais une overdose de partouzes en slips, où ça fait du bien ! 😀
Mais c’est ça le souci : ça semble s’adresser juste aux gens comme toi^^
Enfin…il en faut pour tout le monde. Mais ouais j’aime pas du tout. J’ai pas dit que c’était mauvais^^ Punisher Max pas lu donc je sais pas non plus. Mais Ennis me lasse avec ses moqueries, c’est pas mon humour, et il est déprimant je trouve…
En fait il faudrait que je lise un truc qui n’a rien à voir avec les super héros de lui. Pour, au minimum, limiter la casse en me tenant éloigné de son obsession pour la parodie de ce genre.
Mais comme le super trash dégueu n’est pas ma came non plus, faut aussi éviter ces trucs là. Il ne doit plus rester grand chose^^
Les titres que tu mentionnes ne semblent pas tous sortis en VF et j’en ignore le contenu et le ton. Faites donc des articles dessus !^^
@ Matt : Cherche sur Mamazon. J’ai fait un commentaire pour tout ça. Et Présence aussi.
Je me suis trouvé GODESS hier dans son intégralité hier chez le Téméraire
Ah tiens au fait, on parle de Millar et les femmes mais chez Ennis, les femmes sont quoi à part des victimes naïves qui se font violer ou des junkies blasées ?^^
C’est quand même un univers ultra masculin le monde de Ennis non ? ça existe les persos féminins intéressants ?
@Matt – Dans la série des Battlefields, tu as 3 récits qui ont pour sujet plusieurs aviatrices du régiment 588 NBAP, composé exclusivement de personnel féminin. Le thème de la guerre n’est pas drôle, mais ces protagonistes ne sont pas des victimes de viol, ni des êtres capables de résister à tout. Il s’agit de (1) Night Witches, (2) Motherland, (3) The Fall and Rise of Anna Kharkova.
« ça existe les persos féminins intéressants ? »
Les meilleurs persos féminins d’Ennis il sont selon moi dans ses séries Vertigo (Tulip dans Preacher, Kit dans Hellblazer).
Ah ! j’oubliais ses mini-séries spin-off de The Autority (Kev, Midnighter). Ça commence un peu comme The Boys, mais ça se retourne ensuite en faveur des super-héros (qui sont gays). Là, il y a comme un commentaire méta où les personnages semblent faire la leçon à Ennis en personne, en lui disant que c’est un gros bourrin et un gros beauf qui passe son temps à pisser sur les super-héros ! Ça pourrait peut-être vous plaire ! 🙂
Oh ! Un peu d’auto dérision de sa part ? Intéressant déjà^^
Sur le site, tu as également un récit mêlant dinosaures, aviation et ridiculisation du macho : Where monsters dwell.
http://www.brucetringale.com/ah-les-femmes/
@Matt :
« chez Ennis, les femmes sont quoi à part des victimes naïves qui se font violer ou des junkies blasées ? »
Dans Preacher, Tulip O’Hare, la copine de Jesse Custer, est une femme forte. La mère du héros est aussi un personnage fort, qui ne rentre pas dans les deux stéréotypes que tu as narquoisement mentionné.
Dans le Punisher MAX, on croise Jen Cooke, une travailleuse sociale, qui doit arbitrer entre ses convictions et le désir d’aider les victimes du trafic d’êtres humains, en faisant alliance avec le Punisher.
Toujours dans Punisher MAX, si O’Brien est effectivement violée dans les geôles d’Afghanistan, la scène n’est pas du tout montrée, juste évoquée. Et le personnage, une vraie dure à cuire, ne se résume pas à cela.
Les veuves de mafieux dans Widowmaker étaient des femmes conscientes des activités illégales de leurs maris mais qui aimaient profiter des avantages que cela leur procuraient (argent, statut social…)
Dans Fury My War Gone By, Shirley DeFabio choisit d’épouser le Sénateur dont elle l’assistante pour une vie de confort plutôt que de soupirer en vain après Nick Fury, marié à la Guerre. Mais elle doit plus tard payer tragiquement le prix de son choix, lorsque les années passent et que son mari se cherche des jeunettes pour la remplacer.
On peut pointer que mes deux derniers exemples ne sont pas très flatteurs pour la gent féminine, mais ce ne sont que des reflets à peine déformés de choix effectués par des femmes dans la vraie vie. En cela, ces personnages font « vrai » et ne sont pas que de simples stéréotypes.
Ennis est donc capable d’écrire des femmes fortes et résilientes mais aussi des femmes plus vulnérables ou devant faire des compromis…
A part Alan et Terry Moore, je pense qu’il n’y a pas de scénaristes de comics plus doué que Garth Ennis pour écrire les femmes. Même dans THE PRO ou JIMMY S BASTARDS il ….tire son épingle du jeu.
Gath Ennis?
Les femmes?
poisson d’avril en avance?
Je ne me souviens pas d’avoir été ému par un de ses personnages féminins à part peut-être le lieutenant Teigel dans Hitman…
Après il est plus doué que Grag Rucka qui « croit » qu’il est doué pour écrire les femmes…
Alan Moore parle très bien des femmes, et les fait parler très bien. Warren Ellis également. Et même Grant Morrison (cf. sa Doom Patrol).
Merci Tornado ! Un énorme merci pour le cours d’histoire au début de l’article. J’ai un peu l’impression que tu exagères un poil quant à l’influence de cette ligne de comics (Marvel Knights) car elle me semble très étendue, mais pourquoi pas. Elle l’est tellement que je possède et aime beaucoup de ce que tu cites : 1985 de Millar, les Ultimates, les run de Bendis et Brubaker sur DD, le Inhumans, le Yellow de DD. Et un épisode de Tangled Web…
Tu mets un astérisque en note de bas de page, mais tu es fou… Qui plus est sur un article que je n’ai apparemment jamais lu ni même vu ! C’est incroyable.
Le premier scan du premier Punisher version Ennis me renvoie directement au début de la saison 2 de Netflix… En tout cas tu vends ça bien.
Super article Tornado, super cours, un bonus bienvenu, et tout ça avec humour. Respect !
La BO : jamais été tenté par ce groupe. Les groupes qui font dans le revival des annéesq 60/70, ou sur des groupes précis (Airborne / AC/DC, Wolfmother / Led Zeppelin) en général, ça ne m’intéresse pas trop (comme Tame Impala…). Il n’y a que Them Crooked Vultures qui a marché avec moi, dans mon souvenir. D’autres viendront peut-être (et non The Strokes ne font pas dans le revival !). Pour moi le titre du jour est juste sympa, en fond sonore…
» aime beaucoup de ce que tu cites : 1985 de Millar, les Ultimates, les run de Bendis et Brubaker sur DD, le Inhumans… »
Quel inhumans ??
Tu n’as pas aimé du tout Tour d’ivoire dans mon souvenir^^ Alors qu’on te l’avait chaudement conseillé.
Bah oui je parle de ce Inhumans. Je n’ai pas trouvé ça génial, mais j’ai aimé l’histoire. Ce sont les dessins qui me font voir la note à la baisse.
Ok.
Vraiment dommage, moi j’adore le dessin^^
Je ne comprends vraiment pas. C’est bouffé par le noir, ça n’a rien de très original, il n’y a ni grandeur ni épure ni dynamique.
Il y a quelque chose d’onirique et de poétique chez Jae Lee. Et je trouve son dessin très original notamment parce que je le reconnais entre tous du premier coup d’oeil. Le truc c’est que c’est extrêmement léché et assez figé (mais très iconique, très « illustratif »). Je pense que c’est cette sensation qui te dérange.
Pas faux pour le côté iconique. D’ailleurs certaines planches me donnaient une impression de poseurs pour les Inhumans, tels les premiers sauveurs du rock venus dans les Inrocks… Et le côté figé aussi, oui. Après je ne trouve pas ça très léché non plus (manque de décors notamment).
Jae Lee fait peu de décors certes, mais justement parfois ça donne un truc que je trouve très joli.
Par exemple je trouve cette planche très classe :
https://marswillsendnomore.wordpress.com/2012/01/04/jae-lee-gallery-1-inhumans/comic-crazy044/
Les décors sont inutiles, il y a ce côté onirique justement « hors du temps et de l’espace » qui justifie le peu de décors.
C’est léché dans le sens « appliqué ». Cette manière de détourer les ombres, sans délayer comme le fond les autres dessinateurs. Pas de hachures, pas de pointillés. Le clair-obscur, tout est compartimenté avec une extrême précision.
La planche que tu donnes ne marche pas sur moi Mattie : les personnages sont trop figés, ça sent l’esbrouffe, cette fumée… Celle qui marche, c’est la toute première de Tour d’Ivoire, Fléche noire seul dans le ciel.
Bon ben c’est comme si c’était une affaire de goûts hein^^
Et sensibilité
Et perception personnelle ^^
Tu ne comprendras pas.
Comme je ne comprends pas parfois tes goûts bizarres en BD ou ton amour du dessin abstrait qui ressemble à rien^^
Merci mais je n’ai pas compris le coup de l’astérisque ^^
J’écoutais fortement les deux premiers albums de Kula-Shaker dans les années 90. Mais il est vrai que je le faisais avec le plaisir assumé du « revival », comme tu dis.
Sur la partie du premier Punisher, tu mets un astérisque qui renvoit à la fin de la même partie…