Sous le ciel, une seule famille (Bloodties)

Bloodties par Collectif

Article de JP NGUYEN avec quelques paragraphes de BRUCE LIT en Litalique…

VO : Marvel

VF : Semic/Panini

Une réunion de famille mouvementée  ©Marvel Comics

Une réunion de famille mouvementée ©Marvel Comics

BLOODTIES, « Liens du sang » en VF, est un crossover marvelien en 5 chapitres datant de 1993, mettant en scène Avengers et X-Men. L’ordre de lecture est le suivant :
Avengers #368 – Family Legacy
X-Men #26 – Civil Disobedience !
West Coast Avengers #101 – Genosha, mon amour
Uncanny X-Men #307 – Night and fog
Avengers #369 – Of kith and kin
Publié en VF en 1995 dans l’antique collection TOP BD de Semic (avec quelques pages manquantes), il a été republié en 2012 chez Panini dans la collection Best of Marvel.

Contrevenant à la résolution 616 de l’ONU, cet article spoilera, en ingérence totale du suspense.

Cette histoire démarre juste après ATTRACTIONS FATALES , le crossover qui a vu les X-Men venir à bout de Magneto, plongé dans un état végétatif suite à un assaut psychique particulièrement brutal du Professeur X. Mais l’équipe a perdu deux membres : Colossus, le grand russe en acier, passé à l’ennemi, et Wolverine, le p’tit poilu canadien, qui après s’être fait dérouillé et désadamianté, est parti soigner ses blessures dans un road trip sur sa moto.

Les esprits taquins persifleront que les Avengers traversent une plus mauvaise passe encore : ils sont écrits par Bob Harras et dessinés par un Steve Epting débutant ! Avec l’absence de pas mal de personnages depuis popularisés par le cinoche (Iron Man, Thor ou Hulk), la composition de l’équipe laisse la part belle aux seconds couteaux : Black Knight, Circé, Crystal, Hercule… Certes, Captain America et la Veuve Noire répondent à l’appel mais ils sont loin de tirer toute la couverture. Sur la côte Ouest, l’équipe n’est pas vraiment en meilleure forme et sera dissoute juste après ce crossover, dans le numéro 102.

Alors, les gars, la consigne est simple : « Pas d’ingérence ! »  © Marvel Comics

Alors, les gars, la consigne est simple : « Pas d’ingérence ! » © Marvel Comics

Mais que s’est-il donc passé pour en arriver là ? Hum, je crois que les ventes étaient en chute et qu’un petit malin a voulu faire un relaunch sous le nom un peu pourri de FORCE WORKS… Ah, vous vouliez plutôt savoir ce qui s’était passé dans les pages de ces comics ? Ben, ça se déroule à Génosha, un état fictif inventé par Chris Claremont en 1988, où les humains asservissaient les mutants, jusqu’à ce que les étranges X-Men ne viennent changer la donner… et plonger le pays dans le chaos. Quelques années plus tard, les choses ne se sont pas arrangées…

Quelques résumés pour la route :
Avengers #368 – (Bob Harras/Steve Epting/Tom Palmer)
Le mutant Fabian Cortez, qui a trahi Magnéto, a kidnappé Luna, la fille de Quicksilver et Crystal, et s’est réfugié sur l’île de Génosha, dont il compte prendre le contrôle. Ayant accompagné les X-Men dans leur raid contre Magnéto, Quicksilver s’apprête à rejoindre son équipe de l’époque, X-Factor. Mais le professeur Xavier décide de se rendre à Génosha, en proie à une guerre civile entre humains et mutants, ravivée par les récentes actions de Magnéto puis de Cortez. Pendant ce temps, Crystal et les Avengers décident également de partir à la recherche de Cortez et Luna mais le SHIELD leur bloque le chemin : l’ONU ne souhaite pas l’ingérence des super-héros dans le bourbier génoshéen.

X-Men #26 – (Fabian Niecieza/Andy Kubert/Matt Ryan)
Les X-Men et une partie des Avengers arrivent sur l’île, rejoints par Exodus, mutant ultra-puissant qui a pris la tête des Acolytes depuis le coma de Magnéto.

West Coast Avengers #101 (Roy Thomas/Dave Ross/Tim Dzon)
Les Avengers restés à New York, menés par Hawkeye, doivent rendre des comptes devant l’assemblée générale des Nations Unies tandis qu’à Génosha, les X-Men découvrent un camp de concentration mutant. Alors que dans les rues, les Avengers tentent de séparer les belligérants, dans le ciel, War Machine et Exodus se mettent joyeusement sur la gueule.

Uncanny X-Men #307 (Lobdell/JR Jr/Dan Green)
Les X-Men continuent à essayer de sauver humains et mutants à Genosha. Pendant ce temps à l’ONU, c’est au tour de la Veuve Noire de prendre la parole. War Machine vaincu, c’est Circé l’éternelle qui affronte Exodus. Quicksilver et Crystal se confrontent à Cortez, qui détient toujours la petite Luna.

Avengers #369 (Bob Harras/Steve Eptin et Jan Duursema/Tom Palmer)
Exodus élimine Cortez mais récupère Luna. Il exhorte les mutants de Génosha a massacrer les humains et créé un dôme d’énergie qui se contracte inexorablement pour anéantir l’île. Avengers et X-Men vont-ils pouvoir l’arrêter ?

 Euh, qui est volontaire pour expliquer la consigne à Quicksilver ?  ©Marvel Comics

Euh, qui est volontaire pour expliquer la consigne à Quicksilver ?  ©Marvel Comics

Bon, ok, la dernière question est purement rhétorique… Vous imaginez, si tous les persos présents sur Genosha pendant ce crossover avaient été zigouillés par ce couillon d’Exodus ? On n’aurait jamais eu droit à Age of Apocalypse ! (argh !) ou Onslaught ! (euh, peut-être que…) ou, bien plus tard, AvX ! Ah, en fait, Exodus, il a vraiment merdé, il aurait pu nous épargner tout un tas de trucs indigents… mais je m’égare.
Bref, vous aurez pigé, à part Cortez, tout le monde s’en tire et la petite Luna est sauvée.
Tout ça pour ça ? Hum, il n’est pas si mal que ça, ce vieux crossover. Déjà, il est assez court et le prétexte utilisé pour faire se rencontrer Avengers et X-Men est bien trouvé (réunir un père et une mère autour de leur fille, si c’est pas un développement organique, ça). Surtout, les auteurs accolent au récit d’action superhéroïque de vraies références aux évènements historiques contemporains, creusant ainsi la veine initiée par Chris Claremont, puisque Génosha était à l’origine une allégorie de l’apartheid d’Afrique du Sud.

Dans ce récit, la non-ingérence souhaitée par l’ONU est comparée par Hawkeye aux hésitations de la communauté internationale pour intervenir en Bosnie et sauver Sarajevo. Quand vient son tour de s’exprimer, Black Widow a droit à son petit morceau de bravoure. Elle désavoue publiquement les Nations Unies et acte ainsi l’impuissance et l’échec de l’institution, sur laquelle l’Occident avait fondé pas mal d’espoirs après la fin de la Guerre Froide. Hélas, ce n’était pas la fin de l’histoire telle que théorisée par Francis Fukuyama. La relative stabilité induite par l’opposition des blocs Est-Ouest a laissé place à un monde multipolaire propice à de multiples embrasements locaux. La guerre civile génoshéenne est, quelque part, prophétique. En 1994, le Rwanda sera le théâtre de massacres ethniques.

: Ah, il va aussi falloir ré-expliquer la consigne à Captain America…  ©Marvel Comics

: Ah, il va aussi falloir ré-expliquer la consigne à Captain America…
©Marvel Comics

Si BLOODTIES met en scène de super bastons entre Exodus et War Machine ou Circé, le conflit le plus prégnant reste celui qui oppose les génoshéens et plus largement humains et mutants. C’est la propension de l’être humain à se constituer en communautés et à refuser la différence, ou encore à se ranger derrière de puissants leaders un peu illuminés (Cortez ou Exodus).
Bref, pour du comics mainstream, il y a un contenu somme toute intéressant, qui dépasse le simple défilé de super-slips.

BLOODTIES se garde bien de désigner un coupable. Si le le lecteur est censé être d’emblée du côté des mutants (pourquoi lire les Xmen sinon ? ), les actions des extrémistes Magneto, Cortez et Exodus donnent du grain à moudre au message pacifique de Charles Xavier.  C’est une histoire où les civils trinquent et demandent des comptes (on a perdu l’habitude avec l’évolution super-égoïste de Marvel). 

Lorsque BLOODTIES commence il est rappelé les ravages  que la déflagration de Magneto a causé sur des populations innocentes. Une des séquences chocs reste le visage médusé de Charles Xavier qui découvre  à la télévision les massacres faits au nom de son vieil ami. Le désespoir de Charles Xavier est palpable et très touchant : « Mon Dieu, c’est donc sans fin »

Le souci, c’est que les dessins ne sont quand même pas folichons. Steve Epting n’a pas encore atteint le niveau qui sera le sien dans, par exemple, WINTER SOLDIER . Ses visages, en particulier, font régulièrement tiquer, avec des expressions faciales très moyennes, où tout le monde semble toujours faire la gueule. L’encrage de Tom Palmer alourdit pas mal le trait et donne une sorte de « sous-Buscema ». Chacun dans leur genre, Andy Kubert et Dave Ross aiment torturer les anatomies. Sans être au top, John Romita Jr ne s’en tire pas trop mal. Le duel Exodus-Circé envoie du bois, même si, dans l’intrigue, il ne sert pas à grand-chose.
Circonstances aggravantes : nous sommes en pleine époque « blousons marrons » et nombre de personnages (Black Knight, Hercule, Hank Pym…) sont affublés de looks complètement bof.

Font chier, ces superhéros, ils veulent pas comprendre la consigne…  (c) Marvel Comics

Font chier, ces superhéros, ils veulent pas comprendre la consigne…
(c) Marvel Comics

Ce n’est donc pas trop pour le régal des mirettes qu’on (re)lira cette histoire mais davantage pour se replonger dans une ère où les personnages Marvel pouvaient se prévaloir d’une certaine conscience morale. Au-delà du sous-texte déjà évoqué, et parfois asséné avec quelques lourdeurs (le chapitre 4 s’intitule carrément « Nuit et brouillard », au cas où vous n’auriez pas déjà saisi la référence aux camps nazis), ces épisodes sont le témoignage d’un âge où l’univers partagé Marvel avait encore du sens.

Globalement, l’album fournit quand même son lot de séquences mémorables.  Impossible d’oublier la surprenante douceur avec laquelle Fabian Cortez traite Luna et lui explique  en la  protégeant du froid qu’il va mettre le pays à feu et à sang tandis que l’enfant le regarde tendrement. Certains teamups sont agréablement mis en scène comme celui de Charles Xavier avec le plus que sceptique US Agent et Herny Gyrich, un personnage que j’aimais bien retrouver. J’aime aussi beaucoup le discours que Tornade assène aux Vengeurs en leur rappelant que les 2  équipes ont chacun leur lot de casseroles et d’inimités.

La réalité à l épreuve du rêve : Charles Xavier traité dhypocrite devant Captain America ! On a connu des fins plus optimistes !  ©Marvel Comics

La réalité à l épreuve du rêve : Charles Xavier traité d’hypocrite devant Captain America ! On a connu des fins plus optimistes !
©Marvel Comics

En cela, le titre, LIENS DU SANG est plus que parfait. Les liens du sang sont ceux dont on animerait pouvoir se défaire mais que l’on est forcé d’entretenir. Les Xmen sont l’équipe dominante des 90’s mais ne peuvent pas oblitérer les Vengeurs. Les Vengeurs quant à eux ont dans leurs effectifs deux mutants : les enfants de de Magneto ainsi que sa bru  et sa petite-fille : Crystal et Luna. Enfin dans le rang de Magneto coexistent un opportuniste de la pire espèce (Cortez), un illuminé non dénué de noblesse (Exodus) et un Xman paumé aux aspirations nobles mais naïves (Colossus).

Dernière séquence marquante : la posture héroïque de Charles Xavier qui, malgré son handicap va sur le terrain et donne de sa personne en protégeant de son corps infirme des enfants de tir de mitraillettes.  Face à son idéalisme, il n’ a pas d’autres choix que de laisser éclater sa colère sur le champ de bataille et ses désillusions face à un Captain America lui même désenchanté dans une conclusion peu optimiste.

Les exégètes du X-Verse pourraient déceler dans le désarroi de Xavier face au camp de concentration génoshéen les prémices de son basculement vers le Mal et l’avènement d’Onslaught (officiellement, c’est dès X-Men 25 qu’en lobotimisant Magnéto, il récupère une partie de son esprit maléfique). Face aux soldats Magisters, il déploie une attaque psionique ayant un impact physique et pas uniquement télépathique… Un rapide échange entre Black Knight et Exodus suggère un passé commun entre les deux personnages… Ce sera développé quelques années plus tard dans un one-shot de 48 pages, Black Knight – Exodus (écrit par Ben Raab et dessiné par le jeune Jim Cheung, c’est totalement dispensable).

C’est pas grave, Scott, laisse aller, un jour, tu t’en foutras totalement…  (c) Marvel Comics

C’est pas grave, Scott, laisse aller, un jour, tu t’en foutras totalement…
(c) Marvel Comics

Par petites touches, la caractérisation des personnages est plutôt réussie. Même si le casting foisonnant ne laisse pas beaucoup de place à chacun, l’humanité des héros ressort fréquemment. Quicksilver n’est pas encore le connard qui fera n’importe quoi avec les brumes terrigènes des Inhumains mais un père angoissé à l’idée de perdre sa fille unique. Hawkeye décoche son discours sans mâcher ses mots devant l’ONU, suivi par une Black Widow fière et digne. Sous son armure, War Machine reste un afro-américain sensible aux insultes racistes. Au coeur du tumulte, Cyclope prend quelques instants pour se recueillir devant le corps d’un humain assassiné par des mutants. Iceberg semble le seul Xman à garder son sang froid : et ces vies que l’on a sauvées aujourd’hui Scott, elles comptent aussi, non ? 

En revanche, les méchants de l’histoire ne sont pas trop gâtés. Fabian Cortez est une crevure sans grande prestance et Exodus, malgré sa puissance immense, manque totalement de personnalité. On retrouvera par contre beaucoup de BLOODTIES dans le CROSSOVER très nineties SECOND COMING, puisque le plan de Bastion (autre personnage issu des années Lobdell) reprend à la lettre celui d’Exodus : créer un dôme au dessus d’une île mutante pour les y broyer. 

Le grand méchant de l’histoire reste…L’absence : l’absence de compassion, de rédemption et d’humanité. En voulant éviter les camps de concentration pour « son » peuple, Magneto recréé ce qu’il voulait éviter. S’il n’apparaît que réduit à l’état de légume, son oeuvre est là, sous les yeux du lecteur. Autre absence notable : il s’agit du premier événement des Xmen sans Wolverine, grièvement mutilé lors des épisodes précédent et lui aussi victime de Magneto. 

BLOODTIES n’est pas une réussite absolue mais un sympathique story-arc, relique d’une ère révolue où les héros Marvel, malgré leurs blousons craignos et leurs ceintures-à-pochettes-qui-ne-servaient-à-rien, restaient supers car ils s’élevaient encore pour un idéal. Au cœur des batailles du Marvel Universe, on pouvait toujours percevoir l’écho du fracas de notre monde mais aussi l’espoir et l’envie de le changer. Sans les contraintes de composer un casting de personnages devant se rapprocher de tel ou tel film, les scénaristes avaient l’opportunité de raconter de bonnes histoires… de super-héros, certes, mais avec de vrais petits bouts de réflexion à l’intérieur !

Pour ma part, j’ai revu ce mini event à la hausse pour la cohérence de son intrigue , l’âpreté des combats et la vaillance de ses héros. C’est enfin en lisant cette histoire que j’ai trouvé le prénom de ma fille, Luna. Les liens du sang, oui...

Hey, Exodus, il est cool, ton costume, mais ça manque de poches !  (c) Marvel Comics

Hey, Exodus, il est cool, ton costume, mais ça manque de poches ! (c) Marvel Comics

Bonus Lit:

Perdus dans la continuité mutante des 90’s ? Suivez le guide ! Presque tout a été couvert sur ce blog ! Dans l’ordre chronologique:

Mutant Genesis: La dernière histoire de Chris Claremont pour son run historique, voire sa dernière grande histoire tout court: fondation des équipes Bleue et Or, les nouveaux costumes emblématiques des 90’s, mort de Magnéto sur Avalon.

Bishop’s Crossing: Bishop venu du futur annonce qu’un traître tuera les Xmen; principal suspect Gambit; Mickael Raspoutine devient fou et John Byrne aussi …Heureusement Nicieza et Lobdell arrivent ! Iceberg découvre son potentiel de mutant alpha. Les affaires commencent véritablement ici.

X-Cutionner’s song: Xavier Assassiné! Stryfe fils de Cyclope? Apparition du Virus Legacy et Apocalypse vient aider les Xmen. En fait le meilleur Crossover des Xmen, souvent copié, jamais égalé.

X-Men Fatal Attractions: Le virus Legacy tue Illyana; Colossus rejoint Magnéto. Affrontement mortel dans l’espace : Wolverine est désadamianté et découvre ses griffes en os, Xavier sombre dans la violence et tue son rêve. Les prémices d’Onslaught sont posés. L’histoire majeure des 90’s.

VOUS ETES ICI == > Xmen: Bloodties: Retour sur Terre à Genosha avec les Vengeurs pour éradiquer le reste des troupes de Magneto. Apparition d’Exodus. Un crossover sous estimé à une époque où les équipes s’appréciaient encore.

The Wedding of Cyclops and Phoenix: Sabretooth demande asile aux X-men et sème la zizanie chez Xavier. Des doutes s’installent: Xavier craque ? Heureusement Jean et Scott se marient après 30 ans de flirt .

Les aventures de Phénix et Cyclope: une histoire importante des 90’s dessinées par Gene Ha, futur co-créateur de Top 10. Nos amis élèvent Cable 1000 ans dans le futur, combattent Apocalypse et vivent une existence de parias loin des Xmen. Une sacrée lune de Miel…

Le Complot Phalanx: un crossover mineur où les Xmen affrontent des sentinelles bio-organiques…Bof. Mort de Blink et création de Generation X.

Legion Quest:  Legion en voulant sauver le futur détruit l’univers 616. Oops !

The Dying Game : Wolverine revient à l’hôtel Xavier et massacre Sabretooth. Il retourne à un état animal et rejette une nouvelle greffe d’adamantium.

Age of Apocalypse : des Xmen alternatifs dirigés par Magneto ! Un Crossover inoubliable inégalé et maintes fois imité bis (House of M, Secret Wars….).

Prelude to Onslaught: Retour à la réalité. Magnéto était coriace ? Dents de Sabre imbattable ? Voilà Onslaught ! Qui est il ?

Onslaught: Xavier EST le traître! Notre chauve menace l’univers Marvel et tue tous les Héros qui vont se retrouver en de bien mauvaises mains dans Heroes Reborn. Bishop réalise son destin en sauvant son futur. Apparition de Bastion. Xavier est mis aux arrêts. La qualité de la série commence à flancher.

Operation Zero Tolerance: Représailles Humaines suite à la mort des Marvel Heroes. Iceberg sauve le monde et réalise son potentiel en prenant la tête des X-Men et en terrassant Bastion. Marrow et Cecila Reyes intègrent les Xmen au bord de l’implosion. C’est le moment pour Lobdell de tirer sa révérence épuisé par les contraintes éditoriales.

The Trial of Gambit : Finalement Gambit était bien est un traître ! Histoire aussi mémorable que stupide. Départ de Joe Madureira. Retour de Magneto.

The Shattering: La valse des scénaristes. Les Xmen se déchirent entre eux ! A cette époque, impossible de savoir qui fait encore partie de l’équipe…Ah! et Wolverine meurt!

La croisade de Magnéto: Magneto se réveille obtient Genosha par l’ONU !

 The Twelve: Wolverine manipulé par Apocalypse retrouve son adamantium; Cyclope fusionne avec lui et lecteur baille…

Dreams’end: Claremont conclue enfin Days of Future past. Retour de Lobdell qui boucle de nombreux arcs: morts de Robert Kelly, Moira Mc Taggert et de Colossus. Le virus Legacy est vaincu. Beaux moments d’émotion entre Scott et son père et Kitty Pryde qui enterre Peter.

Eve of Destruction: La dernière histoire de Lobdell prié de préparer le run de Morrison: les Xmen combattent Magneto à Genosha. Wolverine se venge enfin du maître du magnétisme. Lobdell s’auto parodie. Difficile de ne pas y voir un magistral bras d’honneur du scénariste à la maison des idées!

Les civils avant tout !  ©Marvel Comics

Les civils avant tout !
©Marvel Comics

 

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L’alliance tendue entre Avengers et XMen dans les années 90 dans un crossover sous-estimé et non dénué de grandeur : BLOODTIES, réédité récemment par Panini est revu à la hausse chez Bruce Lit.

La BO du jour :
Puisqu’il est question de famille, un petit morceau d’un membre caché de la Team Gold :

54 comments

  • Eddy Vanleffe  

    En même temps les bagarres dans les super héros….
    C’est un peu pour ça qu’on en lit…
    il n’y a pas que la scène à l’ONU, il y a aussi le climat de guerre civile, les factions toutes bizarres et les « camps de réfugiés » où Xavier fait bouclier de son corps pour les enfants…
    C’est du contenu dans l’image…dans le symbole…comme souvent dans les super héros qui sont rien d’autre que du symbole…
    totalement autre chose…
    Il y a un propos très fort dans kick Ass par rapport à la société voyeuriste et le fait de vouloir s’engager dans la vie…mais tout ça dans un gros délire gore…

    • Matt  

      Oui enfin j’suis pas débile j’ai remarqué la guerre civile, les camps…mais les camps de concentrations, on a compris depuis les années 80 et les sagas Claremont.
      Depuis la première saga Genosha durant la période australienne.
      C’est du réchauffé.
      Et toi qui n’aime pas le réchauffé et les remakes d’ailleurs…c’est quand même tout pareil que ce qui a déjà été fait avant^^ Et même pas en mieux je trouve.
      Les bastons, oui ok si ça prend éventuellement la moitié du récit, pas les deux tiers.

      On nous montre des mutés de Genosha aussi violents que les humains, c’est le seul truc sympa. Comme quoi ça va aussi dans le sens inverse. Mais ça tient en 2 pages. Il n’y a pas de réflexion autour.
      A un moment à l’ONU j’ai cru que ça allait clasher entre les super héros quand les chefs d’Etat remarquent que Black Widow fait la gueule et qu’il pourrait y avoir des désaccord entre les héros. Là j’ai dit « ah tiens, voyons ou ça mène ça »
      Eh ben…nulle part.
      Black Widow fait un discours comme quoi c’est bien de jouer les héros, et s’excuse d’avoir oublié ce que c’était d’être un héros. Ah ? J’ai raté un épisode ? Il y a un moment ou elle n’a pas été d’accord ? Non, ça n’a pas été traité du tout. Conflit à peine suggéré et déjà résolu.

    • Matt  

      Et puis c’est pareil, ces camps de mutés, c’est même pas des camps de concentration. ça leur fait penser ça, mais ils sont apparemment mis en quarantaine parce qu’ils sont malades. C’est Cortez au pouvoir. Il ne pense certes qu’à sa gueule, mais il ne torture pas les mutants non plus.
      C’était bien plus pertinent dans la première saga Genosha.

      Bon et puis je ne parlerai pas des facilités scénaristiques toutes pourries.
      Xavier connait une nana sur place qui veut calmer le conflit et qui a son escouade. Bien pratique. D’ailleurs ces gens balancent des gazs pour aider Xavier et le fauve à…fuir leur escorte. Pourquoi faire ?
      Surtout que U.S agent revient miraculeusement quelques pages après sans qu’on sache comment avec juste une bulle « ah c’est cool que tu nous aies retrouvé US agent » Bah…pourquoi tu l’as fui plus tôt alors ? A quoi ça servait de se séparer de l’escorte des nations unies ?

      Bon et puis Cortez n’a pas de plan, il est juste con, il voulait juste faire son truc dans son coin, mais va savoir pourquoi il enlève Luna. Soi disant pour se protéger de Magneto. Oui…bon…sauf que ça attire TOUS les super héros espèce de con ! T’aurais enlevé personne et fait ta guerre dans ton pays, t’aurais eu plus de chances.

      • Eddy Vanleffe  

        Cortez est con et anti-charismatique je suis assez d’accord, c’est une vérité… 🙂
        Lobdell et consorts font peut-être du réchauffé mais avec l’intention de coller à l’actualité de l’époque, ils ont donc changé la parabole de l’Apartheid en parabole de Sarajevo…cette histoire n’a de pertinence que par rapport à ça il est vrai et le pessimisme est aussi un reflet de l’époque,
        La nana que connait Xavier, il me semble que c’est la fille de l’ancien gégénieur qui veut changer les choses, on la voit régulièrement à l’époque aussi ….je dis ça de mémoire…
        la redondance de ce genre de conflit renvoie aussi à la redondance bien réelle de ses guerres qui ne s’arrêtent jamais…

        Civil War aussi est le reflet sécuritaire de on époque post 11/09…

        après, c’est pas non plus l’arc le plus démentiel que j’ai lu, mais je le trouve très « historique »

  • JP Nguyen  

    Désolé que cela ne t’ait point plu, Matt…
    Enfin, je ne l’ai pas vendu comme l’histoire du siècle, non plus… Mais tes remarques montrent que nos ressentis diffèrent. Moi, j’aime bien le discours de la Veuve. Je trouve ça bien que ce soit ce perso qui ponctue la séquence à l’ONU et pas Hawkeye la grande gueule ni Cap ou Iron Man…
    Sur le fait que ce geste devrait provoquer des représailles, on est à cette époque dans un univers partagé où les super-héros dominent largement les humains, même améliorés ou en armure.
    Et où la Terre a besoin des héros pour repousser les invasions aliens et autres catastrophes…
    C’est avec des gus comme Bendis que le « réalisme » voudra gagner du terrain, avec des trucs glauques, des morts à la con et une disparition d’un certain sens du merveilleux…
    Cyclope en costume jaune et bleu qui tient un civil mort dans ses bras, je trouve ça poignant mais si je montrais ça à mon beau-frère, il rigolerait car il trouverait le costume moche…
    Note que je ne te compare pas du tout à mon beau frère, c’est juste pour dire que des fois, on regarde les mêmes pages, mais on ne ressent pas les mêmes choses…
    Et puis, très certainement, dans mon cas, la nostalgie joue une part certaine dans l’appréciation de la (re)lecture…

    • Tornado  

      Ah ! Moi je me reconnais assez dans ton beau-frère ! 😉

    • Matt  

      Tiens j’avais pas vu ta réponse.
      Oui bon c’est sûr que ça fait bizarre de lire ça après le réalisme de Bendis (qui n’a pas fait que du mal tout de même, car si tu te lances dans les discours politiques, tu peux pas non plus prendre la route facile moralisatrice, c’est hélas bien plus complexe la politique. Et c’est pas Millar plutôt d’ailleurs avec son Civil War ? Bref…)

      Le truc c’est que le nombre de pages conséquent avec 80% de bastons, les dessins pas top, ben ça ne m’a pas aidé. Je préfère les moments intimistes entre personnages que Lobdell sait écrire, comme par exemple tous les épisodes de la dernière intégrale avec le r^ve de Xavier qui parle avec Magneto, les révélations de la parenté Mystique/Diablo, les soucis de Jubilé, etc.
      Et tant pis s’il n’y a pas de sous-texte politique.
      En fait pour moi mieux vaut pas de sous-texte et un bon divertissement, qu’un sous-texte simpliste et moralisateur un peu nunuche et du divertissement très moyen. Le « message », s’il n’est pas pertinent ou plus exploité que ça, ne relève pas le niveau d’un divertissement très moyen plein de persos dont je me fous pas mal (les avengers de l’époque, Exodus, Cortez…)

      • Tornado  

        Non mais attendez attendez… On va maintenant jeter Millar et Bendis à la poubelle pour TOUT ce qu’ils ont fait ??? Alors Maintenant le DD de Bendis et le CIVIL WAR et les ULTIMATES c’est caca rétrospectivement parce que ça a amené un déni du old-school ???
        Bon alors, les copains, vous vivez sur le TERRE 1 et je vis sur la TERRE 2, OK !!! 😀
        Nan, sérieux, le DD de Bendis et les ULTIMATES de Millar c’est juste le best seller de ma bibliothèque, sans déconner… S’il fallait ne garder que trois trucs de Marvel, je garderais les ULTIMATES, le DD de Bendis et le PUNISHER d’Ennis…

        • Tornado  

          (je provoque, je provoque (pour rigoler, hein) mais pas seulement : Ce sont vraiment mes comics Marvel préférés. Ils correspondent vraiment à mes aspirations de lecteur (enfin… CIVIL WAR beaucoup moins que DD et les ULTIMATES. Et je pense que je mettrais du SPIDERMAN de JM De Matteis ou de JMS avant CIVIL WAR si je devais ne garder que trois trucs Marvel…).)

          • Tornado  

            Ah… Du Frank Miller aussi…

      • Matt  

        Eh ! J’ai rien dit moi.
        Pourquoi tu réagis maintenant ? JP a écrit ça il y a des jours.
        J’ai justement dit qu’ils n’ont pas fait que du mal. J’aime aussi le DD de Bendis, le Civil War de Millar, tout ça.
        Justement le sous texte politique de certains comics old school, si c’est pour rester en surface comme ça et balancer une morale simpliste, je préfère le Civil War de Millar qui opposent des points de vue compréhensibles et plus compliqués à juger.

      • Matt  

        Sinon pour « le sens du merveilleux »…comment dire…tu peux pas mélanger le sens du merveilleux et la politique^^ C’est juste pas compatible. Alors soit tu fais de la fantasy un peu irréaliste et « féérique » divertissante, soit si tu vas dans la politique, tu oublies les lapins roses parce que…non quoi. ça collera pas^^

        • JP Nguyen  

          Sur ce point, je ne partage pas ton point de vue, Matt. C’est une question de dosage. Quand Rachel Phoenix hésite à tuer le Beyonder dans le Run de Claremont-JR JR, c’est « larger than life » mais on peut le ramener à une question éthique fondamentale. Dans Dieu crée, l’homme détruit, il est question de racisme et les héros sont pourtant en collants et ça fonctionne, pour moi, en tout cas.
          Il y a une distance à garder. Les crimes du Joker en mode réaliste comme chez Azzarello ou Snyder, c’est trop gerbant.
          J’ai beaucoup de mal à le formuler clairement (et je tape sur mon téléphone, ça aide pas)
          Je pense simplement qu’on peut traiter de choses sérieuses sans trop se prendre au sérieux.

          • Matt  

            Non c’est pas ce que je voulais dire. Oui on peut véhiculer des messages moraux dans des bastons divertissantes.
            Moi je parlais de la politique dans le sens « les institutions politiques ». Genre se pointer à l’ONU, faire un discours bisounours, tout ça…non, ça passe pas. ça fait un peu simpliste.
            Après oui tu peux parler du racisme dans les X-men, tu peux parler de peine de mort, tout ça. Parce que ça reste des gens qui ont des opinions, des principes, et c’est pas stupide de le montrer.
            Mais mêler ça aux chefs d’état, aux grandes institutions, et laisser supposer que tu peux régler un souci en faisant un discours de l’amitié façon shonen devant le parlement ou je ne sais quoi pour changer les lois…euh non, ça va plus là.

          • Matt  

            l’administration et le fonctionnement politique c’est juste l’antithèse de la simplicité et du merveilleux^^

  • Tornado  

    Sans du merveilleux + Marvel = Jeff Loeb + Tim Sale. Bon OK, après promis, j’arrête ^^

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